La recherche au service de la biodiversité

Mieux connaitre pour mieux protéger ! La protection de la biodiversité nécessite de mieux connaitre ses dynamiques, afin de pouvoir adapter nos pratiques d’aménagement et de gestion des espaces urbains, naturels ou agricoles.

Suivi de la diversité végétale des prairies des parcs

De nombreuses études témoignent de l’importance des espaces verts en milieu urbain, que ce soit pour les usagers (contact avec la Nature, santé et bien-être) ou pour la biodiversité (nutrition, habitat et lieu de reproduction). Dans ce contexte, Montpellier met en place un suivi de la flore afin de mieux comprendre le fonctionnement des espaces verts en milieu urbain.

Une étude a été lancée afin de mieux connaître la diversité des espèces végatales dans les prairies des parcs de la ville. Ce suivi mené par la Direction Paysage et Biodiversité de la ville de Montpellier en collaboration avec le CEFE- CNRS a pour objectif de mieux connaitre et suivre la biodiversité pour améliorer la gestion de ces milieux.

Les parcs étudiés sont répartis sur l’ensemble de Montpellier. Leurs configurations sont assez différentes (surface, proximité avec d’autres espaces naturels, milieu humide ou sec, etc.) mais présentent tous des espaces de prairie.

Le protocole utilisé est similaire à celui de l’observatoire Florilèges, programme de science participativemis en place par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) pour avoir une vision précise de la diversité des prairies urbaines. Pour chaque parc, l’inventaire des plantes a été réalisé sur 10 carrés de 1m2, sur une parcelle représentative du parc au niveau de la flore. Cette étude s’intéresse à la fréquence des espèces, à leur biologie et leur écologie ainsi qu’à la structure de la végétation (hauteur et recouvrement). Les données des parcs ont également été mises en relation avec les résultats de l’étude.

Grâce à cette étude, un état des lieux de la diversité végétale a été effectué. Ce sont 128 espèces différentes qui ont été inventoriées dans ces parcelles de suivi, certaines plus fréquemment que d’autres. Parmi ces espèces, on peut noter le plantain lancéolé (Plantago lanceolata L. 1753), seule espèce qui a été observée dans tous les parcs étudiés ; le liseron des champs (Convolvulus arvensis L. 1753) qui est la deuxième espèce la plus observée ; la mauve sylvestre (Malva sylvestris L. 1753), très fréquente sur des sites perturbés ; ou encore de nombreuses graminées (avoine, brome, orge des rats, ivraie et dactyle) qui sont typiques des prairies de Montpellier. Dans chaque parc étudié, en moyenne 28 espèces ont été recensées. C’est entre 2 et 3 fois plus que dans les prairies du nord de la France, ce qui témoigne de l’importante diversité de la région méditerranéenne.

Suivi des mésanges urbaines

Nichoir NichoirMontpellier s’engage en faveur de la connaissance et de la protection de la biodiversité en participant depuis 2010 à un suivi scientifique piloté par le CEFE-CNRS, et l’UM.

(CEFE: Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive ;  CNRS: Centre National de la Recherche Scientifique, UM : Université de Montpellier)

Qui n’a jamais vu ces jolis petits oiseaux chamarrés, colorés tantôt de jaune, noir ou bleu se poser sur son balcon ou dans son jardin? Ce sont potentiellement des mésanges, oiseaux coutumiers de nos villes ! 

Afin d’en connaitre un peu plus sur les habitudes des espèces sauvages en habitat urbain, le CEFE-CNRS mène depuis 2010 un suivi de la reproduction de la mésange charbonnière et de la mésange bleue.

Ce suivi est mené au cœur même de notre ville  avec la participation des agents de la Direction Paysage et Biodiversité de la Ville de Montpellier.

Cette étude vise particulièrement les mésanges,  car celles-ci sont à la fois très présentes dans nos parcs et jardins de ville mais également dans d’autres secteurs plus affectés par l’artificialisation urbaine (par exemple des arbres d’alignement le long des routes).

Par ailleurs, ces espèces  acceptent aisément de nicher dans des cavités artificielles fournies par l’Homme et  elles sont facilement manipulables, ce qui en fait un modèle biologique de choix en écologie scientifique. 

Pour cette étude, les équipes du CEFE et du CNRS, aidés des agents de la Direction Paysage et Biodiversité, ont placé près de 250 nichoirs répartis sur 5 secteurs de la ville: la Mosson, le parc zoologique de Lunaret, Grammont, Font-colombe et le Mas Nouguier.

Cette étude qui s’intéresse à la fois à l’écologie, la démographie, le comportement et l’évolution  des mésanges en ville, nécessite chaque année au printemps un suivi du nid, de la nichée, la détermination de l'âge des poussins,  le baguage des oiseaux, ainsi que des mesures morpho-métriques.

Les nichoirs sont tous visités une fois par semaine entre mi-mars et mi-juillet. Les  nichoirs sont délicatement ouverts  et sont relevés : la construction du nid, la ponte, les éclosions… mais attention ces éléments nécessitent un minimum d’expérience pour être certain de ne pas pénaliser les oiseaux. 

Grâce à cette étude,  les scientifiques cherchent à déterminer comment les facteurs humains comme le bruit, la lumière, la pollution chimique, le dérangement humain ou les ressources alimentaires affectent la faune sauvage.

Mésange charbonnière

  • Nom scientifique : Parus major
  • Longueur : 14 cm ; Masse : 18 g
  • Caractéristiques : tête noire et joues blanches, plastron jaune présentant une bande centrale noire également appelée ‘cravate’, ailes bleues grisâtre
  • Nid : dans une cavité existante, avec des brindilles et de la mousse, achevé par des poils
  • Reproduction : ponte entre avril et juin de 3-12 œufs blancs tachetés de brun-rouille au culot
  • Alimentation : Arthropodes ; graines et fruits.
  • Habitat : forêts mixtes ou de feuillus, bosquets, jardins, haies, parcs

Mésange bleue

  • Nom scientifique : Cyanistes caeruleus
  • Longueur : 11,5 cm ;  Masse: 11 g
  • Caractéristiques : Calotte sur la tête bleue et joues blanches, ailes et queue bleutés, dos verdâtre et plastron jaunâtre
  • Nid : dans une cavité existante tapissée de mousse, achevé par des poils, plumes et dans certains cas de plantes aromatiques
  • Reproduction : ponte entre avril et juillet de 5-15 œufs blancs tachetés de brun-rouille au culot
  • Alimentation : arthropodes, graines et fruits
  • Habitat : forêts de feuillus et jardins arborés 

Le saviez-vous ? Les mésanges sont de bons auxiliaires à accueillir au jardin !

Les mésanges sont très utiles dans les jardins puisqu’elles débarrassent les plantes des arthropodes parasites. Elles chassent notamment les coléoptères, mouches, punaises, pucerons adultes mais se délectent également d'œufs et de larves de diverses espèces.  Fait remarquable, un couple de mésanges apporte jusqu’à 10000 chenilles à sa nichée durant l’élevage ! Elles constituent ainsi un auxiliaire précieux dans la lutte contre la chenille processionnaire dans les premiers stades de développement ou sur les papillons adultes, puisqu’elles évitent de manger les chenilles poilues.

Pour aller plus loin :

Demeyrier, V., Lambrechts, M., Perret, P. & Grégoire, A. 2016. Experimental demonstration of an ecological trap for a wild bird in a human-transformed environment. Animal Behaviour. 118: 181-190. DOI:10.1016/j.anbehav.2016.06.007

Lambrechts, M.M., Abouladzé, M., Bonnet, M., Demeyrier, V., Doutrelant, C., Faucon, V., le Prado, G., Lidon, F., Noell, T., Pagano, P., Perret, P., Pouplard, S., Spitaliéry, R., Grégoire, A. 2013. Nest-box size influences where secondary-cavity exploiters roost and nest: a choice experiment. Journal of Ornithology. 54:563–566. DOI: 10.1007/s10336-012-0919-y

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