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Pour cette exposition, l’artiste présente différentes installations oscillant entre le lieu de culte et le cabinet de curiosité en vogue au XIXe siècle. Le choix du titre, Naturalia Artificialia, réfère ici à la classification des éléments d’étude : naturalia, artificialia, scientifica et exotica. Artiste plasticienne, Alba SAGOLS a une pratique assez similaire à celle des chercheurs collectionnant des échantillons. Pour son exposition à l’Espace Saint-Ravy, elle montre un ensemble de pièces issues d’éléments prélevés au fil du temps et auxquels elle a offert un écrin, jouant sur les pratiques de conservation et de sacralisation. Plaçant l’humain comme observateur de la Nature qu’il classifie et hiérarchise à sa guise, l’artiste questionne ici le lien que l’être humain entretient avec son environnement.

Vernissage le vendredi 8 avril à 18h30
(sous réserve des dispositions sanitaires en vigueur)

En cherchant à s’émanciper de ce qu’il nomme Nature comme s’il n’en faisait pas partie, et en faisant d’elle un objet d’étude extérieur à lui-même, l’humain s’est créé un monde artificiel qui tend de plus en plus à lui ressembler, copiant ses formes et mécanismes, au point de s’y méprendre. L’artificiel prenant le pas sur le naturel, quelle place reste-t-il pour le vivant dans notre société ? Quel rapport l’homme entretient-il avec celui-ci ?

Entre science et rituel, l’artiste interroge le lien que l’humain entretient avec le reste du vivant. Pour son œuvre Fuzzy preacher, elle utilise la forme de l’arbre à clous, une forme traditionnelle d’arbres votifs au caractère dommageable pour le végétal. Dans ce rituel ancien, un tissu frotté sur la partie atteinte du malade est noué autour des branches ou planté à l’aide d’un clou dans l’écorce pour évacuer le mal. L’œuvre est accompagnée d’un mantra qui s’élève du tronc : « Essence de sapience qui considère les bruits du monde, enseigne-moi à respecter tout ce qui existe. » Cette pièce propose une forme de sépulture sacralisée d’un corps meurtri par l’humain et interpelle la notion de la conscience du vivant.

« L’ensemble des travaux présentés s’intéresse aux relations complexes qui se créent entre la production humaine et le reste du monde naturel. A la frontière entre l’échantillonnage scientifique et l’accumulation de traces de rituels étranges, cet ensemble de pièces propose la traversée d’un espace où se rencontrent sciences et croyances, vivant et mort, véritable et factice, métamorphose et immobilité. Dans une démarche reliée à l’éthique de la sollicitude, j’ai cherché à appliquer aux êtres inconsidérés ou trop étranges, des pratiques de sacralisation ou de conservation que l’humain se réserve. Arbres, insectes, champignons, tous suffisamment éloignés de l’humain pour qu’il soit difficile de les comprendre, deviennent les protagonistes de ce projet. »  Alba SAGOLS

Biographie :

Alba SAGOLS vit et travaille à Montpellier. Diplômée d’un DNSEP de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier en 2019, elle entretient un rapport pluridisciplinaire avec le monde de l’art contemporain. Artiste plasticienne, elle a déjà participé à plusieurs projets d’expositions sur Montpellier, Sète et Castries. Elle assure également une mission de médiation au MO.CO., ou lors de participations à des performances.

« Ma pratique plastique s’inscrit dans une démarche d’artiste chercheur, où se rencontrent sculptures, vidéos, compositions sonores, textes parfois. Les formes finies de mon travail sont issues d’une captation permanente, un prélèvement d’échantillons sonores, visuels et matériels. Cette collection d’éléments physiques et numériques forme un atlas protéiforme qui se réorganise sans cesse et est à l’origine de tous mes travaux. »

Contact de l’artiste :

https://albasagols.wixsite.com/mindmap
06 38 48 26 91 / alba.sagols@hotmail.fr
Interview à l’Espace Saint-Ravy sur rendez-vous