L'église Saint-Roch

L’église Saint-Roch est une église située au cœur de Montpellier construite au xixe siècle, de style néo-gothique. Saint Roch était vénéré par les Montpelliérains depuis la fin du Moyen-Age. Connu dans le monde entier, ce saint protecteur de la peste, est aussi le patron des pèlerins.

Historique de l'église Saint-Roch

Détail vitrail de saint Roch, XIXe siècleL'actuelle église Saint-Roch est en partie bâtie à l'emplacement qu'occupaient l'église Saint-Paul et le couvent des Trinitaires avant la Révolution.

Au début de la Révolution, l'église Saint-Paul est maintenue dans sa fonction. En 1790 elle devient le siège de l'une des trois paroisses du centre-ville, à la suite de la suppression des maisons religieuses et du redécoupage paroissial voulu par la municipalité.
L'édifice, vendu comme bien national à Jean-Baptiste Accariès le 12 thermidor an IV (30 juillet 1796), sert un temps de « dépôt pour l'éclairage et chauffage des corps de gardes ». Ce n'est qu'une fois le Concordat institué que le conseil de fabrique de la paroisse reprend à son nom la location de l'église pour les besoins du culte désormais pleinement rétabli.

Vue de la façade de l’église Saint-RochC'est au début du Concordat que l'église Saint-Paul reçoit le vocable du saint guérisseur montpelliérain. Il n'existait pas en effet de paroisse portant le nom de Saint-Roch dans la ville de Montpellier avant la Révolution. Rappelons que les Trinitaires étaient détenteurs d'une relique de saint Roch que leur avaient accordée leurs confrères d'Arles en 1616 et ce souvenir là pouvait à lui seul constituer une raison suffisante au changement du vocable de l'église. C'est d'ailleurs ce qu'exprime l'abbé Recluz lorsqu'il écrit :

« Considérant que l'église de Saint-Paul [...] possédait jadis les reliques de saint Roch, que son bâton de pèlerin y était exposé chaque année, le jour de sa fête, que son culte se célébrait dans ce sanctuaire avec plus de solennité qu'ailleurs, ces hommes pleins d'ardeur et de zèle (les restaurateurs du culte dans l'ancienne église) choisirent cette église pour la dédier à saint Roch afin qu'il protégeât de nouveau la cité et la France ».

Archives Départementales Hérault, 2 O 172/59 Plan aquarellé ancienne église Saint-Roch et des dépendances de l’ancien couvent des Trinitaires, par Cassan, 1850D'anecdotique avant la Révolution, la dévotion à saint Roch va progressivement renaître et se développer dans la première moitié du xixe siècle grâce en partie à l'action du clergé, dont quelques prêtres, tel l'abbé Vinas, premier curé de Saint-Roch en 1828 et auteur d'une Vie du saint en 1838, vont y voir le moyen de fortifier la foi des fidèles, les invasions épidémiques ayant réveillé un culte populaire envers le saint guérisseur. L'année 1809 constitue en cela une étape importante : une relique, sauvée de la tourmente révolutionnaire, est authentifiée par l'évêque, Mgr Fournier, et un nouveau reliquaire commandé pour permettre sa vénération.

Huile sur toile, 1847, classé MH 24/04/2008 Portrait abbé Recluz, Glaize, 1847

Cette année-là est également imprimée la plus ancienne Vie du saint que nous connaissons à Montpellier. La dévotion va renaître d'une manière plus forte durant l'épidémie de choléra, entre 1832 et 1835. Afin de la soutenir, l'abbé Vinas obtient même la translation de nouvelles reliques du saint d'Arles à Montpellier, « huit parcelles » qui sont reçues en grande pompe le 30 mai 1838 « au milieu d'un très grand concours de peuple ».

En 1854, alors que des épidémies de choléra frappent les villes voisines, Montpellier est épargnée par la maladie. Le voeu de bâtir une nouvelle église est alors émis.  

Huile sur toile, 1868, Musées Fabre et du Vieux Montpellier Portrait J. Pagézy, E-A.Marsal, 1868C'est dans un respect mutuel et une volonté commune que l'abbé Recluz, curé de Saint- Roch, prêtre inspiré et le maire de Montpellier, Jules Pagézy, protestant tenace, vont travailler pour que l'église Saint-Roch voie le jour. Dès le 19 septembre 1854, le conseil municipal vote la construction d'une « église monumentale » dédiée à saint Roch et retient le principe de la loterie comme étant « le seul moyen de réaliser dans un bref délai une aussi grande entreprise ».

Lorsqu'il donne en octobre 1857 les premiers plans pour l'église Saint-Roch de Montpellier, Jean Cassan, de son vrai nom Jean-Pierre Casao, a succédé depuis sept années déjà à Edouard Teste au poste d'architecte de la ville. A ce titre, il s'est engagé fortement dans la politique de rénovation urbaine entreprise par le maire Jules Pagézy.

Il a dressé en 1854 le plan d'une vaste entreprise de transformation du centre ancien qui a été présenté l'année suivante au conseil municipal : pour désenclaver et réaménager le quartier des marchés, Pagézy et son architecte prévoient la construction d'une grande halle moderne, l'alignement des rues avoisinantes, l'ouverture de la rue Saint-Guilhem dans sa partie haute et l'élargissement des rues du Cardinal et du Gouvernement (rue de la Loge actuelle) en direction de la place de la Comédie.

Archives Municipales de Montpellier, M 2/1 Plan aquarellé église Saint-Roch, par Cassan, vers 1860Le plan général projeté de l'édifice est manifestement inspiré par le gothique français du XIIIe siècle.

Le 30 octobre 1857, dans un rapport adressé au conseil municipal, le maire précise que tout en conservant un « caractère monumental », l'église reproduit « l'église de Valmagne réduite à une longueur de 59,80 m et à une largeur de 33 m ».

Deux autres édifices ont servi de modèles à l'architecte, l'église Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en- Champagne et l'église néogothique de Belleville, conçue par Lassus en 1854. Mais, par manque de financement, les travaux, commencés en avril 1862, sont définitivement arrêtés en août 1867 et la réception définitive n'est signée par Cassan que le 25 septembre 1869.
Le 13 août 1867, a lieu la bénédiction solennelle de la partie antérieure de l'église. Il ne subsiste donc du grandiose projet que le triple vaisseau, la base des tours-clochers de la façade et les amorces du transept. 

Archives Départementales Hérault, 2 O 172/60 Dessin façade principale par Cassan, 1857A l'image des grands chantiers d'architecture religieuse de la seconde moitié du XIXe siècle, l'église Saint-Roch n'échappe pas à l'historicisme médiéval en vogue à cette période- là. Caractéristique du courant néogothique, son concepteur reprend et développe dans son projet le style idéal des années 1150-1250 de l'Ile-de-France.

Si la façade nous semble aujourd'hui peu en rapport avec l'imposant perron la précédant, c'est qu'elle apparaît tronquée au vu du projet de l'architecte Cassan : deux grandes flèches, culminant à plus de 50 m de hauteur, devaient en effet couronner les deux tours inachevées encadrant le portail d'entrée. La façade ainsi assise sur ces degrés de pierre devait à l'origine donner sur un vaste parvis que Cassan avait prévu d'ouvrir dans l'axe de l'église.

La nef, seule partie réalisée, s'élève à 20 m au niveau des clefs de voûte. Ces verrières, réalisées par l'atelier du peintre-verrier lorrain Charles-François Champigneulle, sont accompagnées en 1897 des verrières des bas-côtés réalisées à Bordeaux par l'atelier de Pierre-Gustave Dagrant.

Une grande partie du mobilier ornant l'ancienne église Saint-Paul a aussi été réutilisée dans la nouvelle église, preuve là aussi du budget contraint de la fabrique. Il s'agit non seulement des tableaux, dont celui de Cabanel acheté par la Ville en 1844 pour orner l'église Saint-Roch ou encore les rois grands formats du cycle de la vie de saint Roch par Glaize, mais aussi des éléments de décors fixes tels les emmarchements du choeur en marbre rouge du Languedoc, la clôture de choeur en fer forgé ou le maître-autel de style néoclassique, don du desservant Pierre Félix au tout début du xixe siècle, remanié par le marbrier Grimes vers 1850.

Les stalles, qui résulteraient de deux interventions, l'une en 1818 par le menuisier Reboul et l'autre en 1851 par le menuisier Parent et le sculpteur Enfroy, proviennent également de l'ancienne église, tout comme l'orgue de tribune commandé en 1844 par la fabrique à la maison Daublaine et Callinet de Paris. Hormis l'autel latéral de la Vierge réalisé par le marbrier montpelliérain Grimes entre 1848 et 1851, les autels secondaires semblent bien avoir été commandés pour le nouvel édifice comme la monumentale chaire de style néogothique, placée en 1900 dans la nef.

Eglise Saint-Roch de Montpellier collection Duo/Drac LR

Fiche Historique de l'église Saint-Roch

Les peintres illustrant la vie de saint Roch

Voir l'image en grand huile sur toile ; h.228 x l.307 cm. Classé MH le 28/04/2006 Saint Roch distribue ses biens aux pauvres, Glaize, 1839L'inspiration des artistes peintres est à rechercher dans les nombreuses biographies publiées depuis le xve siècle qui font de saint Roch « un héros cultuel canonisé par l'image et la légende », invoqué comme un saint dans tout l'Occident.
Le cycle de peintures qui orne le choeur de l'église Saint-Roch reprend les épisodes de sa courte vie cités dans ces diverses sources hagiographiques. L'engouement des peintres français pour le saint reflète sa popularité et ils rivalisent d'imagination pour représenter les épisodes de la vie du saint comme Saint Roch dans la forêt de Plaisance ravitaillé par un chien et Saint Roch soigné par l'ange.

Les peintures de l'église Saint-Roch de Montpellier sont dues pour la plupart au pinceau du peintre montpelliérain Auguste-Barthélémy Glaize (1807-1893), renommé de son vivant, honoré par de nombreuses commandes de l'Etat.

Il participa, dans le cadre du renouveau de la foi, aux grands programmes décoratifs des églises parisiennes, Saint- Sulpice, Saint- Eustache, Saint-Gervais et Notre-Dame de Bercy.
Peintre romantique, au style narrateur, théâtral, il se situe à mi chemin entre peintre de genre et peintre d'histoire. Par son raffinement iconographique, dans une recherche poétique constante sans roideur solennelle ni au contraire afféterie, ce peintre de l'extase, mais aussi de la douleur et de la mélancolie, occupe une place centrale et originale dans la peinture religieuse de son temps. 

Voir l'image en grand huile sur toile ; h. 355 x l.295 cm. Inscrits MH le 20/11/2009. Cathédrale Saint-Pierre, Montpellier Saint Roch visitant les pestiférés, Anonyme, XIXe siècle

 La scène saint Roch distribue ses biens aux pauvres initie la vie légendaire de saint Roch. Offrant une composition complexe et équilibrée, Glaize s'est certainement inspiré comme tant d'autres artistes du chef-d'oeuvre d'Annibal Carrache (Bologne 1560- Rome 1609), réalisé en 1595 pour la confrérie de Saint-Roch de Reggio Emilia.

Le moment choisi est celui où le jeune Roch, écoutant les conseils évangéliques, distribue ses biens aux pauvres de sa ville natale, avant de partir en pèlerinage à Rome. Le lieu est confirmé par la présence, sur une stèle au second plan, des armoiries des Guilhem de Montpellier et de la Ville de Montpellier.

Ces dernières reprennent le sceau du Consulat de 1218 où figure Notre-Dame des Tables – la Vierge en Majesté avec l'Enfant – entourée de la devise Virgo mater natum ora ut nos juvet omni hora.

En arrière-plan se distingue l'ancienne église Notre-Dame-des-Tables reconstruite en 1650.

La commande de ce tableau en 1839 est consécutive à l'arrivée de nouvelles reliques du saint en 1838 et au renouveau du culte engendré par l'épidémie de choléra qui sévit depuis 1832.

La représentation de la peste dans l’art a été particulièrement bien étudiée par le célèbre anatomiste Paul Richer (1849- 1933) dans L’art de la médecine. Guy de Chauliac (La grande chirurgie) ou Boccace (Le Décaméron) nous avaient déjà laissé des pages historiques sur les ravages de la peste, les outrages au corps, la souffrance et la mort.

Dans le cycle de saint Roch, la scène saint Roch soignant les pestiférés est la plus représentée, la peste étant un des maux de l’humanité le plus dévastateur et une source inépuisable d’œuvres puissantes, comme La peste d’Asdod de Poussin (1631), Les Pestiférés de Jaffa de Gros (1804) au musée du Louvre ou encore La peste à Marseille de Michel Serre (1721) du musée Atger de Montpellier.

Saint-Roch intercédent les pestiférés, Glaize,1847Voir l'image en grand huile sur toile ; h. 355 x l.295 cm. Classé MH le 20/11/2009 Saint-Roch intercédant les pestiférés, Glaize,1847Dans une mise en scène théâtrale, au premier plan de vastes compositions, gisent des corps agonisants marqués des stigmates caractéristiques suscitant horreur et terreur, signes de désolation universelle et de dévouement. Ces images souvent insoutenables, donnent une représentation quasi obscène de la mort collective : la profusion de cadavres, l’amoncellement des corps enchevêtrés traduisent l’affolement, la consternation, la nudité renforçant la vulnérabilité des corps, sans échappatoire aucun.

Selon la tradition, lors de son pèlerinage en Italie d’Acquapendente à Rome et Plaisance, saint Roch rend visite aux malades dans les lazarets ou maladreries et se dépense sans compter à leur service au point de contracter la maladie.

Voir l'image en grand huile sur toile ; h. 355 x l.295 cm. Classé MH le 28/04/2006 La mort de saint Roch en prison, Glaize, 1847

La dernière scène du cycle La Mort de saint Roch en prison est la moins souvent représentée.

Si les récits hagiographiques divergent sur le lieu de la mort de saint Roch, ils s’accordent pour dire qu’il est mort en prison, une miraculeuse croix rouge scintillant sur sa poitrine, marque de dévouement et de sacrifice, fidèlement représentée ici par la peinture de Glaize de 1847 comme par celle d’Abel de Pujol (1785-1861), peinte en 1822 pour l’église Saint-Sulpice de Paris.

Eglise Saint-Roch de Montpellier collection Duo/Drac LR

Les peintres illustrant la vie de saint Roch

La statue en marbre de Saint Roch

Voir l'image en grand Marbre h. 280 cm. Inscrit MH le 20/04/2005. Statue de saint Roch, Auguste Baussan, 1894

Qualifié de Michel-Ange montpelliérain par l'illustre montpelliérain Frédéric Fabrège qui sauva la cathédrale de Maguelone, Auguste Baussan (1829- 1907) participe activement du milieu artistique montpelliérain de la seconde moitié du xixe siècle, avec les peintres Charles Matet (1791-1870), Auguste Barthélémy Glaize (1807-1893), Edouard Marsal (1847-1929), Frédéric Bazille (1841-1870) et Maximilien Leenhardt (1853-1941).

D'origine avignonnaise, il est formé par son père, lui-même sculpteur, et par le peintre Charles Matet à Montpellier.

Ses premières commandes sont d'ordre public : statue de la Vierge à l'Enfant de l'église Saint-Denis en 1850, portail de la cathédrale Saint-Pierre en 1875 ; ce sont elles qui le feront connaître des particuliers. Il réalisa notamment les monuments commémoratifs des médecins Dubreuil, Combal et Delpech et de Frédéric Bazille.

Le grandiose projet à triple vaisseau de l'église Saint-Roch fut interrompu en 1867 ainsi que le programme extérieur de sculpture monumentale du portail confié à Auguste Baussan.

Ce n'est qu'une trentaine d'années plus tard, que le sculpteur sera sollicité pour réaliser la statue ex-voto du saint. Alors que le choléra sévit dans tout le Midi de la France pendant l'été 1884, la ville de Montpellier est miraculeusement épargnée ; le fait est attribué à la protection du saint thaumaturge, Roch. Une souscription publique ouverte dans L'Eclair réunit alors une cinquantaine de milliers de francs en vue d'ériger une statue du saint, à l'origine de ce nouveau miracle. Le comité chargé de collecter les fonds nécessaires fait naturellement appel à Baussan, « l'auteur de ce merveilleux portail de Saint-Pierre, le plus beau joyau de la cité », comme le qualifiait Charles Ponsonailhe.

Située dans la nef de l'église Saint-Roch, la statue monumentale du saint repose sur un socle à quatre colonnes de marbre sarrancolin. Sur ses quatre faces figurent le blason de Pierre Adhémar, évêque de Maguelone et contemporain du Concile de Constance de 1414 où Roch fut canonisé, le blason de Monseigneur de Cabrières, évêque de Montpellier de 1874 à 1921 puis les armes de la ville de Montpellier et celles de saint Roch sur la face principale.

Le saint montpelliérain est représenté sous les traits d'un jeune homme en costume de pèlerin, les yeux levés au ciel, la main gauche ouverte dans un geste de ravissement. Notre sculpteur se conforme à l'iconographie courante du saint qui veut également que celui-ci tienne, de sa main droite, le bâton de pèlerin et soit accompagné du chien qu'il rencontra à Piacenza (Plaisance), à son retour de Rome. Son costume est complété par un chapeau de feutre rabattu dans le dos, une cape ornée de coquilles et un long manteau qui donne l'occasion à Baussan de ciseler une remarquable série de plis.

Voir l'image en grand Musée Fabre de Montpellier, marbre H. 280 cm Statue de saint Roch, Atelier d’Auguste Baussan, 1854Si Emile Bonnet, dans son Esquisse d'une iconographie de saint Roch reproche à Baussan d'avoir rompu avec la tradition pluriséculaire qui veut que le saint montre, sur sa cuisse blessée, les marques de la peste contractée en Italie, c'est qu'il ignore les motivations de l'artiste.

En effet, Baussan déroge à la tradition mais il le fait par respect pour la famille de celui qui sert de modèle posthume au saint : Frédéric Bazille.

Le jeune et beau peintre impressionniste, bien connu par Baussan pour avoir été un de ses élèves, est « choisi » par Charles Jamme, l'administrateur de la paroisse de Saint-Roch, pour figurer le saint montpelliérain. Jamme obtient l'autorisation de la mère du peintre de reprendre la physionomie de son fils mais à une condition le sculpteur ne doit pas faire apparaître la plaie bubonique du saint. C'est pourquoi Baussan se contente de rappeler la blessure par un bandage sur son haut-dechausse, en dessous de l'aumônière.

La presse ne tarit pas d'éloges. L'Eclair parle d'une « perle artistique » que les étrangers et les artistes admireront comme ils admirent le Moïse de Michel-Ange dans l'église Saint-Pierre-aux-Liens à Rome.

Terminée en 1892, la statue n'est découverte et bénite que le 16 avril 1894 sous les yeux de « l'assistance émerveillée », en présence du cardinal Bourret, évêque de Rodez, et de Mgr Billard, évêque de Carcassonne.

Au final, le projet aura coûté 19 742,45 francs, dont 14 000 francs pour la statue, 3 800 francs pour le piédestal, 1 200 francs pour les grilles, 580 francs pour le transport et le montage de la statue et 58 francs pour la démolition du trumeau de la porte d'entrée afin de l'y faire entrer. Les grilles entourant la statue sont munies d'un éclairage électrique inauguré le 16 août 1913.

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Fiche La statue en marbre de saint Roch

Statue reliquaire de saint Roch

Voir l'image en grand Argent fondu H. 48 cm.Classement MH le 16/05/2003 Statue, Jacques Lafoux, xixe siècle (1838-1839)

La statue reliquaire de saint Roch, commandée en 1808 comme le reliquaire de saint Fulcran de Lodève, témoigne de la reprise du culte catholique après le Concordat de 1801 et de l'exaltation du culte des saints locaux. En effet la statue de saint Roch en argent qui pesait « 7 marcs 5 gros », soit 1,732 kg de l'église Saint-Paul des Trinitaires fut saisie en 1791 et envoyée à la Monnaie pour y être fondue avec l'ensemble des objets en argent de l'église.
C'est l'orfèvre montpelliérain Jacques Lafoux (1761-1841) – un des derniers représentants des orfèvres montpelliérains ayant travaillé sous l'Ancien Régime – qui fut chargé de constater le poids de l'orfèvrerie de l'église le 5 mai 1791 en vue de sa saisie par les autorités municipales.

C'est naturellement à lui, afin de rappeler le souvenir de cet objet emblématique pour leur paroisse, que les fabriciens commandèrent pour 960 francs le reliquaire réalisé le 10 mars 1809.

Ce nouveau reliquaire est une pièce en argent moulée et fondue dans laquelle s'insérait l'insigne relique, un petit ossement placé dans le socle du reliquaire le 7 avril 1809 par Mgr Fournier, évêque de Montpellier.

Voir l'image en grand Argent fondu ;H. 7 cm x L. 10,5 cm.Classement MH le 28/04/2006 Coffret à reliques, C.Martin et J.Dejean XIXe siècle (1838-1839)

D'inspiration néoclassique, dans le souvenir peut-être du tableau de Vien, la représentation de saint Roch de Montpellier est conforme à l'iconographie du saint. Il est représenté en costume de pèlerin orné de coquilles Saint- Jacques et accompagné du chien qu'il rencontra à Piacenza à son retour de Rome. La tradition veut également que celui-ci tienne, de sa main droite, le bâton de pèlerin, sa main gauche découvrant le bubon de la peste.

Le coffret et la châsse reliquaires sont postérieurs à la statue. Ils ont été commandés en 1838 à l'atelier d'orfèvres parisiens Martin et Déjean, Jacques Lafoux n'exerçant plus à cette époque.

Cette commande correspond à l'arrivée de nouvelles reliques d'Arles, attestée le 24 mai 1838, 8 petits ossements authentifiés le 10 mai 1839 par Mgr Thibault, évêque de Montpellier.

La châsse de style néogothique est en fait conçue comme une exposition dont elle reprend le plan d'ensemble : une base sur laquelle s'appuie un petit édicule architecturé formant dais. La reconstruction de l'église en 1862, agrandie afin de répondre plus dignement à l'afflux des pèlerins, a respecté ces dispositions et intégré les reliquaires dans une niche de l'actuelle chapelle Saint-Roch.

Extraits de « Eglise Saint-Roch de Montpellier », ouvrage disponible sur demande à la Direction régionale des Affaires culturelles du Languedoc-Roussillon :

Eglise Saint-Roch collection Duo/Drac LR

Fiche La statue reliquaire de saint Roch

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