Cette gestion des espaces verts à Montpellier s’articule autour de 4 grands axes : économiser l'eau, protéger la biodiversité locale, réduire les pollutions et protéger les sols, éduquer et sensibiliser à l’environnement.
Economiser l’eau
Face à son climat méditerranéen caractérisé par une sécheresse estivale marquée, Montpellier a adopté une stratégie proactive pour optimiser la gestion de l'eau et minimiser les besoins d'arrosage des espaces verts.
Les principales actions mises en œuvre incluent :
- Un suivi rigoureux de la consommation d'eau et des besoins en arrosage.
- La réduction des surfaces de pelouses arrosées. Ces espaces sont progressivement remplacés par des prairies, des massifs d'espèces méditerranéennes ou des milieux secs, plus résistants à la sécheresse et nécessitant moins d'eau.
- Le choix d'une palette végétale adaptée au climat.
- La mise en place de paillage et de couvre-sol. Ces techniques permettent de limiter l'évaporation de l'eau du sol et de réduire les besoins en arrosage.
Protéger la biodiversité locale
Montpellier abrite une biodiversité locale remarquable composée d'une multitude de plantes et d'animaux. Consciente de l'importance de ce patrimoine naturel, la Ville s'engage à le préserver et à le valoriser par :
- La plantation d’espèces végétales locales, fruitières et mellifères pour favoriser les pollinisateurs et préserver les équilibres naturels.
- La valorisation de la flore spontanée en laissant s'épanouir les plantes sauvages au pied des arbres.
- La création de refuges pour la faune et la flore au sein des parcs, tels que des zones non tondues, des cavités d'arbres protégées, des hôtels à insectes et des nichoirs.
- Une fauche tardive des espaces enherbés et des prairies pour favoriser la flore et la faune locale en laissant les espèces herbacées réaliser leur cycle végétatif jusqu’à la montée en graine (mai-juin). La fauche tardive permet de régénérer naturellement les prairies. Les graines constituent une source de nourriture importante pour les insectes, oiseaux et mammifères. De plus, la végétation spontanée fleurie participe au fleurissement de la ville. À noter toutefois que les abords des chemins et des routes sont fauchés plus régulièrement.
Zéro phyto et paillage pour réduire les pollutions et protéger les sols
Depuis 2006, l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques a été définitivement proscrite dans les espaces verts et naturels de la Ville.
La démarche “Zéro Phyto” permet de préserver notre santé, la faune et la flore (dont les abeilles, insectes, escargots...), l’environnement et les milieux aquatiques (les produits pulvérisés sur les herbes se dispersent involontairement partout, réduisent la fertilité des sols et entraînent la pollution de l'eau en surface et dans les nappes souterraines).
Afin de réduire les pollutions liées aux transports de matières végétales, les jardiniers de la ville recyclent sur site les déchets verts, en broyant et en réutilisant in situ les matières végétales issues des tailles ou tontes comme paillage. Ces paillages sont favorables à la vie du sol, indispensable à la croissance des végétaux et limitent l’évaporation, permettant ainsi de réduire l’arrosage.
Eduquer à l’environnement
A travers le dispositif Montpellier Main Verte, la ville de Montpellier propose des cours, ateliers et sorties tout au long de l’année afin d’aider les habitants à mieux comprendre le vivant et à respecter leur environnement.
Les jardiniers en charge de la gestion des espaces verts et naturels de la ville sont régulièrement formés aux méthodologies de gestion écologique des espaces verts.
Gestion des arbres sénescents et du bois mort
Les arbres sénescents ou morts sont des hôtes spécifiques d’une faune et d’une flore variées. Environ un cinquième des espèces des forêts est lié spécifiquement au bois mort : coléoptères, mousses, lichens, champignons. Certains mammifères et oiseaux utilisent également les arbres morts comme habitat.
La conservation du bois mort est indispensable au maintien de cette biodiversité spécifique.
Conservation des souches des grumes et arbres chandelles
Dans certains parcs et espaces naturels, à la mort d’un l’arbre et en l’absence de risque pour la sécurité du public, celui-ci est laissé en place, sur pied, en taillant ses branches secondaires et principales pour former un arbre chandelle (ou arbre totem).
Si la mise en place d’un totem n’est pas envisageable, la souche et /ou le tronc (grume) peuvent alors être laissés au sol. Ils se décomposeront lentement, permettant de terminer complètement le cycle de l’arbre et offrant nourriture et abri à une multitudes d’espèces détritivores. Concernant les branches coupées, elles sont autant que possible broyées et utilisées en paillage afin de restituer la matière organique issue de la taille.
Pour aller plus loin dans cette dynamique et lorsque cela est possible, des zones en libre évolution (ilots de sénescence) sont délimitées et permettent de préserver ainsi des arbres sénescents.
Régénération naturelle
Afin de conforter les dynamiques naturelles, la gestion du patrimoine arboré prévoit la protection des arbres ou arbustes issus de la régénération naturelle : ces sujets ont poussé naturellement à partir de graines tombées sur place, transportées par le vent ou encore par des animaux. Ils sont parfaitement adaptés aux conditions du site (sol, climat…) et sont des atouts précieux pour la biodiversité.
Afin de favoriser ces dynamiques naturelles, des zones sont temporairement protégées de la fréquentation et du piétinement permettant la reprise de végétation herbacée, arbustive et arborée.
Dans le même ordre d’idée, les agents territoriaux récoltent des graines d’arbres d’essences locales chaque année dans les parcs de Montpellier et les confient à leurs collègues des serres municipales qui se chargent alors de les mettre en culture avant que ces jeunes plants ne soient redistribués dans le cadre de nouvelles plantations.
Bonnes pratiques
Fauche tardive
Une fauche tardive des espaces enherbés et des prairies est réalisée dans de nombreux espaces verts de la Ville de Montpellier. Ce mode de gestion plus écologique permet de favoriser la flore et la faune locale. En laissant les espèces herbacées réaliser leur cycle végétatif jusqu’à la montée en graine (mai-juin) la fauche tardive permet de régénérer naturellement les prairies.
Les graines produites par les plantes sont également bénéfiques pour la faune ( insectes, oiseaux, mammifères) car elles constituent une source de nourriture importante.
Enfin, la végétation spontanée fleurie participe au fleurissement de la ville. La fauche tardive est réalisée de manière différenciée : les abords de chemins et des routes sont eux fauchés plus régulièrement.
Un guide des bonnes pratiques pour préserver la faune et la flore
Soucieuse de protéger la faune et la flore de son territoire, la Direction Nature Agroécologie et Paysage de la Ville de Montpellier a élaboré un guide pratique intitulé "Prise en compte de la faune dans les pratiques de gestion des espaces de nature".
Ce guide s'adresse aux professionnels de la gestion des espaces verts, tels que les jardiniers municipaux et les entreprises prestataires, et vise à les accompagner dans l'adoption de pratiques plus respectueuses de la faune et du vivant lors des opérations de gestion, d'entretien et d'aménagement des espaces.
A télécharger ci-contre.
Des parcs labellisés Ecojardin
Montpellier, élue Capitale de la Biodiversité en 2011, s'est engagée dès 2012 dans une démarche de labellisation de gestion écologique de ses espaces verts.
Le label EcoJardin, créé par Plante & Cité en collaboration avec des gestionnaires d'espaces verts, récompense les parcs et jardins qui adoptent des pratiques écologiques exemplaires. Attribué après une évaluation rigoureuse sur 150 critères touchant à divers aspects de la gestion (politique globale, sol, eau, faune, flore, etc.), ce label constitue une reconnaissance de l'engagement de la Ville de Montpellier en faveur du développement durable.
Dès 2012, la Ville a obtenu le label EcoJardin pour 10 de ses parcs : le Domaine de Méric, le parc Font-Colombe, le parc Georges Clémenceau, le parc de la Rauze, le parc Magnol, le parc des Pastourelles, le parc Sophie Desmarets, le parc de la Lironde, et les squares Jean Monnet et la Tour des Pins.