Cartographie ancienne de Montpellier

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Le nouveau Bulletin historique de la Ville de Montpellier

Le Bulletin historique de la Ville de Montpellier n°41, est consacré à la médecine et à la santé publique à Montpellier du Moyen Âge à nos jours.

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Plan d’évolution des quartiers Boutonnet et Beaux-Arts, 2007

Plan réalisé à l’échelle approximative du 1/4000 par l’architecte Luc Nèples, dans le cadre d’une étude de colorimétrie des façades confiée par la Mission Grand Cœur de la Ville de Montpellier.

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Le ravalement des façades contribue à la protection et à la mise en valeur du patrimoine bâti. A Montpellier, il est obligatoire à l’intérieur d’un périmètre établi par la Mission Grand Cœur, qui veille à la protection, la mise en valeur et la dynamisation du centre ville. Celle-ci a établi des prescriptions détaillées auxquelles doivent se conformer les propriétaires. Natures et couleurs autorisées pour les enduits, les menuiseries, la ferronnerie, etc. sont fonction du type et de l’époque de construction de chaque bâtiment.

Dans la partie concernée des quartiers Boutonnet et Beaux-Arts, les bâtiments ont été distingués graphiquement suivant leur présence ou époque d’apparition sur divers plans anciens référencés en marge du dessin. Il s’agit d’un document de travail qu’il faut vérifier sur le terrain, car au fil des décennies un bâtiment peut avoir été reconstruit dans un style différent, sans modification d’emprise au sol, ni de représentation planimétrique ; de plus, faute de document, le XVIIIe s. a été omis. La différence historique des deux quartiers étudiés est cependant bien mise en évidence par l’opposition des couleurs : une structure ancienne de village-rue au nord-ouest, un quartier nouveau en développement rapide au XIXe s, à l’est.

A l’origine du quartier Boutonnet, il y avait une seigneurie mentionnée dans les archives du XIIIe s. Son château servait d’appoint défensif extérieur à l’enceinte (la commune clôture) entourant le domaine du seigneur de Montpellier et celui de l’évêque. Il se trouvait à l’emplacement de l’actuelle cité universitaire du même nom, tandis que la rue de la Garenne évoque son ancienne réserve de chasse. Détruit en 1562, il sera remplacé par un nouveau château de l’autre côté de la route de Mende, indiqué sur le plan cadastral napoléonien et qui sera démoli à son tour ; il n’en reste qu’un grand puits et quelques arcades (cf. vue Delta 3D sud n° 50b65h68.u), tandis qu’une partie de son domaine est devenue le parc municipal Sainte Odile. Le village attenant (cf. cartographie Delta fin XVIIIe s. au niveau « quartier ») avait obtenu au XVIIe s. le droit de tenir un marché et d’organiser des foires, ce qui en fit un bourg, puis un faubourg intégré à la commune de Montpellier, le faubourg Boutonnet. Quant au quartier actuel des Beaux-arts, où se trouve l’école régionale éponyme, c’était le quartier des abattoirs créé au milieu du XIXe s, dont on pourra suivre l’évolution puis la reconversion sur les plans et les vues aériennes de l’application Delta.

Le document présenté ici, dont la réalisation précède de peu le lancement de l’application Delta sur internet, illustre une exploitation d’archives cartographiques à finalité technique. Par la mise en ligne progressive, époque après époque, de jeux complets de documents contemporains entre eux, de la carte régionale au plan cadastral (pyramides cartographiques), Delta va permettre de mener avec précision de telles études à travers le temps (en 4D) aux différentes échelles de l’aire métropolitaine de Montpellier, du début du XVIIe s. à nos jours. Des clichés aériens verticaux du XXe s. y enrichissent la documentation historique de leurs perspectives objectives, interprétables avec les plans d’alors. Désormais, les capacités de traitement informatique et la résolution de l’imagerie aérospatiale, toujours accrues, intensifient sans cesse les potentialités de suivi précis de l’évolution du tissu urbain et de l’ensemble du territoire.


 Origine du document :
   Mission Grand Cœur, Ville de Montpellier.

Plan du projet Antigone, 1980

Plan reproduit sur une plaquette de présentation générale de l'opération Antigone en 1990, réduit à partir du plan de masse définitif réalisé en 1980 au 1/800 par le Taller de Arquitectura de Ricardo Bofill.

 

Au début des années 1970, l'extension du centre ville sur les anciens terrains du polygone militaire s'est faite au moyen d'une dalle de béton franchissant la voie ferrée. A proximité d'un centre commercial moderne (le Polygone) tourné vers l'intersection Comédie-Esplanade, un nouvel hôtel de ville précède un alignement de bâtiments administratifs (INSEE, Equipement, etc.) le long de l'allée Henri II de Montmorency. D'autre part, un ensemble de tours d'habitation est élevé entre l'avenue des Etats du Languedoc et l'allée du Nouveau Monde. Le tout formant une pince ouverte autour d'installations du génie militaire.

Ces réalisations vont être dépassées vers l'est par le projet du maire Georges Frêche qui, peu après son élection en 1977, veut créer à partir de là un quartier s'étendant jusqu'aux berges du Lez, lien naturel entre Montpellier et la mer Méditerranée. Cet important programme d'aménagement urbain est confié à l'architecte catalan Ricardo Bofill, fondateur éponyme du Taller de Arquitectura (l'Atelier d'Architecture). On lui donne le nom d'Antigone jouant d'antagonisme avec celui de Polygone, et référence à l'antiquité grecque dont sont adaptés frontons, colonnes, pilastres et autres éléments de décor préfabriqués en béton teinté dans la masse.

Il s'agit d'un ensemble monumental conçu comme un enchaînement de places s'étirant le long d'un axe qui reprend précisément la direction de celui ordonnant Arceaux, Promenade du Peyrou, arc de triomphe, et rue Foch. Ainsi, l'immeuble des Echelles de la Ville est adossé en biais contre le mur aveugle du Polygone, pour en compenser l'orientation, tout en le masquant et en permettant le passage en dénivelé des piétons; ceci se vérifie plus facilement du ciel que du sol, par ex. sur les vues aériennes de l'application Delta (∆). A l'autre bout de la perspective, un vaste hémicycle d'habitation s'ouvre sur le Lez (dont le lit a été rectifié) que domine, depuis l'autre rive, l'hôtel de région achevé en 1988. De la façade supérieure des Echelles de la Ville à l'alignement sur l'avenue de la Pompignane, le projet se développe sur 1000 m de long.

L'aspect géométrique du quartier repose sur un tracé régulateur. A l'origine de l'opération se trouve la place quadrilobée du Nombre d'or, inaugurée en 1984 (cf. vue ∆ n° 50e22a9.u). Elle est dessinée à partir d'un carré central de 48 m de côté égal au diamètre de chacun des quatre demi-cercles l'entourant ; l'écart entre demi-cercles opposés rapporté à leur diamètre correspond au Nombre d'or, (1+√5)/2, considéré comme générateur de proportions harmonieuses. Les différents éléments architecturaux d'Antigone répondent à d'autres constructions dans cet esprit, le carré de 48 m de côté étant réduit en sous-multiples, par emboîtements diagonaux successifs.

Apparaissant sur ce plan de 1980, et encore projetée en orange sur le plan de ville de 1987 (cf. vue ∆ n° 50e22c.v de 1975-2000), une place trilobée est prévue entre la place de Thessalie et celle de l'Europe, à laquelle seront substituées une piscine olympique et une médiathèque. Hormis ces deux grands équipements, l'ensemble réalisé, y compris les îlots latéraux autour de patios, suivra d'assez près l'esquisse de ce plan de masse. En 1999, une arche est percée dans la partie occidentale de la place du Nombre d'or, afin d'offrir une entrée principale axiale à ce secteur piétonnier, qui comporte une bonne part d'habitat social. Le programme d'Antigone s'achève en 2000 avec la fin des travaux de la médiathèque Zola, tandis qu'est inaugurée la ligne 1 de tramway longeant le quartier.

La cartographie ∆ de 1975-2000 et les vues aériennes ∆ de 1988 (aux niveaux Quartier et Ilot) permettent de voir l'avancement du chantier d'Antigone. Celui-ci est ouvert sur 40 ha d'anciens terrains militaires et de friche industrielle, l'usine de Villodève (bougies et savons), propriété de la famille Faulquier, ayant cessé son activité en 1936. Les vues aériennes ∆ de 1963-1964 montrent le site avant les créations du Polygone et d'Antigone ; au niveau Parcelle, l'observation peut se faire en stéréoscopie à l'aide de lunettes appropriées, en réglant la transparence entre vues stéréos 1964 rouge et cyan. On peut aussi suivre au fil des siècles l'évolution de l'espace compris entre la citadelle (le lycée Joffre), le moulin de l'Evêque (éloigné du Lez par la rectification de son cours) et le pont Juvénal (l'actuel ayant remplacé le médiéval); le croisement des chemins menant à ces derniers avec celui de l'ancien port de Montpellier est à l'origine de la forme particulière de la place Faulquier.

Origine du document : archives municipales de Montpellier

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Plan du centre de Montpellier, 1946

Ce document fait partie du plan-guide de Montpellier, édité par la société Michelin en 1946, qui se compose d’un plan plié de la ville au 1/7500 et d’un livret de 10 pages comprenant répertoire de rues, rubriques touristiques et pratiques, ainsi que cet agrandissement au 1/5000 du centre ville. L’emprise de ce dernier correspond au cadre en tirets tracé sur le plan au 1/7500, qui figure sans habillage au niveau « îlot » de la cartographie 1925-1950, dans l’application Delta.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Netteté du graphisme, clarté des informations et maniabilité du format sont caractéristiques des documents que la société Michelin a produits dès le début du XXe s. pour accompagner l’essor du tourisme automobile.

Ici, un itinéraire de visite des hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe s. est mis en évidence par des contours verts. Hôtels, restaurants, cafés et salons de thé sont signalés par les initiales blanches H, R, C et T sur fond noir. Des lettres localisent divers établissements : banques (a Banque Nat. pour le Com. et l’Industrie, b Cie Algérienne, c Comptoir Nat. d’Escompte, d Crédit Foncier, e Crédit Lyonnais, f Dupuy-Coste, g S Bordelaise de Crédit, h S Générale, j S Marseillaise de Crédit), cinémas (k ABC, m Capitole, n Odéon, p Pathé, q Rex, r Royal, s Trianon) et grands magasins (t Alex, u Boka, v Gal. Lafayette, w Grand Bon Marché, x Grande Maison, y Paris-Montpellier, z Sigrand). La correspondance entre informations graphiques et renseignements du livret (horaires, n° de téléphone) se fait au moyen d’un carroyage.

Sur cet agrandissement au 1/5000, et plus largement sur le plan au 1/7500 observable sur Delta, le réseau des tramways qui sillonnent la ville depuis 1898 est représenté par des traits rouges. Il va bientôt être désaffecté, du fait de sa vétusté, et remplacé par des autobus. On peut en apercevoir quelques voitures, par exemple place de la Comédie, sur la vue aérienne de 1945 au niveau « parcelle » de Delta (et suivre les rails sur la cartographie de 1900-1925 ou celle de 1925-1950 au niveau « quartier »).

Ces plans Michelin au 1/7500 et au 1/5000, dont peu de villes ont fait l’objet à cette époque, montrent aussi la faible extension du tissu urbain dense (en jaune foncé), que contournent des chemins de fer, les nombreuses casernes, les récentes cliniques Saint-Charles et église Ste Thérèse, de style moderne, la première cité universitaire (celle des Arceaux, ouverte en 1933), le parc des sports au sud du polygone du génie, les arènes (abandonnées en 1939) à l’angle du boulevard Vieussens et du chemin de Maurin, etc.

Si le développement des chemins de fer est évident sur la cartographie du XIXe s, l’avènement de l’ère automobile se traduit, au niveau « pays » de Delta, par le recours à un assemblage d’extraits de cartes Michelin au 1/200.000 éditées en 1912 (de meilleur rendu que celles de la première édition, en 1911). Les procédés efficaces d’indication des distances entre épingles graphiques, des sens et importance de pente par des chevrons, du caractère pittoresque d’une route à l’aide d’un liseré vert, y sont déjà mis en œuvre. Téléphone et télégraphe sont signalés par un pictogramme pour les localités qui en disposent.

 

Origine du document : Département Cartes et Plans de la Bibliothèque Nationale de France (B.N.F.), avec autorisation de la Manufacture Française des Pneumatiques Michelin

Plan du Jardin des plantes, 1942

Ce plan orienté ouest-nord-ouest, avec points cotés en altimétrie, a été réalisé au 1/500 en 1942 par Alfred Ansermoz sur commande de l’université de Montpellier, le Jardin des plantes faisant partie du patrimoine de la faculté de médecine (il a été classé aux monuments historiques en 1992).

Plan du Jardin des Plantes 1942

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Institué au XIIIe s, l’enseignement médical déjà réputé de Montpellier a eu son siège du XVIe au XVIIIe s. au collège royal où se trouve de nos jours La Panacée, centre de culture contemporaine au 14, rue de l’école de pharmacie (celle-ci ayant occupé les lieux de 1803 à 1967). Un carré de terre cultivée dans une cour y permettait à Guillaume Rondelet (1507-1566) d’assurer les premiers cours de botanique. Les remèdes consistaient alors principalement en préparations à base de plantes aux vertus bien identifiées, les « simples », dont la connaissance s’avérait indispensable à l’exercice de la médecine.

En 1593, Henri IV confia à un praticien averti, Pierre Richer de Belleval (1564-1632), la création hors de l’enceinte urbaine d’un jardin pédagogique destiné aux étudiants en médecine. A l’origine, celui-ci présentait en rangs parallèles des plates-bandes, rehaussées pour faciliter l’observation de plantes dûment classées et numérotées, ainsi qu’un long tertre artificiel (la « montagne de Richer », toujours existante) aux versants en gradins occupés par différents types de végétaux.

En 1795, la faculté de médecine s’est rapprochée de son jardin, en s’installant dans l’ancien palais épiscopal attenant à la cathédrale (le tout étant encadré par la vue n°50e10c3.w de l’application Delta). Au fil des siècles, plantations et spécimens se sont diversifiés en secteurs bien distincts sur des terrains étendus, avec des serres et aussi une orangerie achevée en 1804, alors que le Jardin des plantes était sous la responsabilité d’Auguste Broussonnet (1761-1807), médecin et naturaliste éponyme de la rue qui dessert l’institut de botanique.

Cet établissement relevant de la faculté des sciences a été inauguré en 1890, Charles Flahaut (1852-1935) en étant le premier directeur. Il a permis notamment de regrouper sous un même toit diverses collections (herbiers, atlas, etc.) en provenance de la faculté de médecine où s’enseignait initialement la botanique, et de la faculté des sciences où une chaire de cette spécialité a été créée en 1810. Sur la vue aérienne Delta de 1945, comme sur ce plan de 1942, on peut apercevoir au nord du Jardin des plantes les premiers locaux de l’institut de botanique, avant leur remplacement, dans les années 1950, par les vastes bâtiments actuels qui hébergent des services rattachés à l’université de Montpellier.

Sur ce même plan, on remarquera aussi un observatoire, alors en fin d’activité mais encore en place de nos jours. Il a été construit en 1879 pour reprendre les recherches astronomiques initiées au XVIIIe s. par la Société royale des sciences de Montpellier depuis la tour de la Babote qui, malgré la surélévation d’un premier puis d’un second étage, avait finalement dû être abandonnée. A leur tour, le progrès et les lumières de la ville du XXe s. vont rendre obsolète l’observatoire du Jardin des plantes. En 1989, il sera reconverti en cabine de projection de voûte céleste sur la surface interne de sa coupole, avant-projet d’un spacieux planétarium ouvert au grand public en 2002 à Odysseum, centre de commerces et de loisirs à l’est de la ville.  

 Quant à Alfred Ansermoz, c’est un ingénieur géomètre suisse qui s’est établi à Montpellier à la fin des années 1920. Dans les années 1930, il a dressé un plan du centre de la ville au 1/5000, diffusé plié avec un répertoire des rues, qu’il a étendu en 1938 à la majeure partie de la commune sous forme de plan mural. Ce dernier sera actualisé dans les années 1950 par son fils Charles-Alfred, géomètre-expert, avant que son petit-fils Charles-André reprenne le cabinet familial jusqu’en 2011. Alfred Ansermoz a aussi réalisé, entre autres, un plan de la Grotte des Demoiselles pour son inauguration en 1931.

 

Origine du document : archives municipales de Montpellier

Projet de lotissement du polygone, 1901

Ce plan imprimé, avec le nord à gauche, a été réalisé au 1/2000 par Antony Kruger, auteur aussi des quatre autres plans qui sont annexés à un exposé de l’administration municipale, en 1901, au sujet de plusieurs projets de casernements, avec acquisition ou échange de terrains et de bâtiments entre l’Etat et la Ville de Montpellier.

Les terrains entourant la citadelle occupée par l’école régimentaire du 2ème génie (lycée Joffre actuel) constituaient son polygone, c'est-à-dire un champ de manœuvre, de tir et d’essai d’explosifs. Celui-ci est indiqué à partir du milieu du XIXe s. sur la cartographie mise en ligne dans l’application Delta ; on peut ensuite en constater l’extension, avec un nouveau polygone comportant un parc à ballons (aérostats), tandis que les tranchées d’entraînement sont bien visibles sur les photos aériennes de 1945 (cf. vue n°50e19g4.w et voisines).

Dans les années 1890, la place de la Comédie connaît une importante restructuration, avec construction de cafés modernes et de grands magasins. Sur l’esplanade, au sud de laquelle se trouve la gare de Palavas, le champ de Mars va être remplacé par un jardin public, mais les servitudes militaires limitent l’extension de l’espace urbain à l’est, sous la citadelle. Cependant, la municipalité y envisage un quartier axé sur l’avenue d’une nouvelle gare principale (celle de Palavas étant aussi déplacée). Les aménagements prévus sont coloriés en rose, et les bâtiments à supprimer sont en pointillés, sur ce projet n°2 de lotissement du polygone. Ni celui-ci, ni la version réduite du projet n°1, ne verront le jour, et ce n’est que plus de 70 ans plus tard qu’une dalle de béton au dessus de la voie ferrée permettra l’accès, de niveau, à un centre commercial nommé « le Polygone ».

Par contre, d’autres projets présentés dans le dossier municipal de 1901 vont aboutir rapidement. Notamment la caserne d’artillerie, appelée quartier Lepic, dont A. Kruger dresse le plan détaillé en 1908, et qui deviendra l’Ecole d’Application de l’Infanterie (E.A.I.). On peut voir ce site avant et après travaux en superposant les plans au 1/5000 établis par A. Kruger en 1896 et en 1911, qui sont classés  en « cartographie fin XIXe s. » et « cartographie 1900-1925 » au niveau « îlot » de l’application Delta (vue n°50d36h.v).

Avec ces deux plans de ville, se trouve aussi dans Delta, au niveau « quartier », une carte allant de Montferrier à la mer, et imprimée en couleurs au 1/20000 en 1896, qu’Antony Kruger (1845-1916) a réalisés en tant qu’architecte municipal de Montpellier (de 1889 à 1912).

 

Origine du document : archives municipales de Montpellier

Carte viticole de l'Hérault, 1900

Photographie coloriée et imprimée en 1900 d'une carte viticole en relief au 1/50.000 du département de l'Hérault réalisée par Cabrisy et Blanc en plâtre peint. Elle illustre un texte de Paul de Rouville (cf. carte géologique de 1876 dans la même rubrique) paru dans un bulletin de la Société languedocienne de géographie. Celui-ci a servi d'introduction à une notice sur le vignoble départemental, par la Société centrale d'agriculture de l'Hérault, qui a été publiée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 à Paris, où cette carte en relief d'environ 2m60 de long était présentée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si la production de plans-reliefs a été particulièrement importante sous le règne de Louis XIV, qui en disposait à l'échelle du 1/600 pour une centaine de places fortes, il a fallu attendre la mise au point de techniques fiables de modélisation du terrain, notamment par courbes de niveau, pour savoir construire des maquettes de territoires étendus. En parcourant l'Exposition universelle de 1900, on pouvait observer non seulement de vastes panneaux où étaient assemblées les meilleures cartes de l'époque, mais aussi d'imposantes représentations tridimensionnelles, parmi lesquelles la France au 1/200.000, une partie des environs de Paris au 1/50.000 par Cabrisy, les Vosges au 1/20.000, etc.

La présente carte en relief met en évidence l'implantation de la vigne en fonction de la topographie de l'Hérault : seules l'altitude et l'exposition des terrains semblent alors contenir cette marée verte cernant villes et villages. Après s'être modernisée au XVIIIe s, la viticulture locale a connu un essor inédit à partir du milieu du XIXe s, grâce aux chemins de fer permettant le transport rapide, en France et au-delà, du raisin de table et des vins de faible degré qui étaient auparavant distillés. Pour rationaliser l'expédition de volumes toujours plus importants, les wagons-foudres ont été inventés à la fin du XIXe s ; sur la vue aérienne de 1945 Delta n° 50e25f6.v , on peut en apercevoir quelques-uns stationnant devant des ateliers d'entretien à Montpellier, qui sont indiqués sur la cartographie 1900-1925.

La rentabilité des exploitations va conduire rapidement à une situation de monoculture dans les plaines et basses vallées. De 1852 à 1862, le vignoble héraultais s'accroit de 60%, au détriment d'autres plantations, et il ira jusqu'à fournir le quart de la production nationale en vin. On peut en suivre l'évolution aux niveaux « canton » et « commune » de l'application Delta, en jouant sur la transparence entre documents. Les principales vignes sont bien identifiables sur les cartes de fin XVIIIe et début XIXe s à l'aide de la légende, tandis qu'au milieu du XIXe s, elles sont représentées sur les minutes de la carte d'état-major par des à-plats gris, parfois lie-de-vin, puis à la fin du XIXe et au début du XXe s, sous forme de mosaïques de pointillés parallèles. Ces cartes peuvent être mises en relief en cochant « coordonner avec le type de vue » dans la fenêtre 3D, ce qui permet de recréer à l'écran l'effet produit par une maquette solide.

A partir de 1863, le phylloxera va dévaster les vignes gardoises et héraultaises en progressant vers l'ouest depuis les côtes du Rhône, au rythme d'une douzaine de km par an (il touchera presque tout le territoire français à partir d'autres foyers). Quand le vignoble des environs de Béziers sera atteint, des agronomes, notamment à l'école d'agriculture de Montpellier ouverte en 1872 (cf. vue Delta n° 50a89.u milieu et fin XIXe s), auront enfin trouvé deux parades au fléau : la submersion des vignes (de grands domaines sont créés dans les sables du littoral), et surtout la greffe des cépages français sur des souches résistantes au puceron nuisible, qui ont été rapportées des Etats-Unis par Jules-Emile Planchon. En 1894, un monument est érigé à Montpellier en l'honneur de ce dernier, alors que la France reconstitue son vignoble ; il est situé dans le square qui prendra son nom, en face de la gare Saint-Roch. Comme pour la plupart des voies de l'Ecusson et ses abords, on trouvera dans Delta un complément d'information historique sur ce lieu au bas de la fenêtre s'ouvrant en réponse à « Localiser » par « nom de voie » (Planchon).

Cette forte spécialisation viticole a donné au département de l'Hérault plusieurs de ses traits caractéristiques. Dans les villages, ce sont les traditionnelles maisons vigneronnes, souvent contiguës, avec en façade le large portail du magasin (à la fois chai, remise et écurie), que jouxte la porte d'accès au logement à l'étage. Les vastes caves coopératives de vinification, initialement au service de petits producteurs associés, se voient encore dans la plupart des communes ; la plus ancienne date de 1905. Au milieu des domaines viticoles, mas ou campagnes, se trouvent les confortables demeures des grands propriétaires : aux environs de Montpellier, il s'agit parfois des résidences de plaisance, anciennement appelées folies, que les notables de la ville se sont fait construire au XVIIIe s, mais il y a aussi, notamment vers Béziers, de nombreux châteaux aux styles variés et toitures d'ardoise, signalant les fortunes issues de la vigne à la seconde moitié du XIXe et au début du XXe s ; celles-ci ont souvent été à l'origine d'un patrimoine immobilier devenu partie intégrante du paysage urbain actuel. Quant au vignoble, il a été considérablement réduit et restructuré à partir des années 1980, pour donner des crus qui sont régulièrement primés aux concours d'œnologie les plus sélectifs.

Origine du document : Médiathèque centrale Emile Zola de Montpellier Méditerranée Métropole.

Plan des anciennes fortifications de Montpellier, 1898

Plan au 1/4000, orienté à l’ouest, joint à l’étude intitulée «Des enceintes successives de la ville de Montpellier et de ses fortifications» par Albert Vigié, et qui a été publiée en 1898 dans le bulletin de la Société languedocienne de géographie.

 Fortifications par Albert Vigié

Ce plan lithographié en couleurs par L. Combes combine plusieurs sources : un plan au trait noir ou rouge au 1/4000 de la ville médiévale annexé aux «Recherches topographiques sur Montpellier au Moyen Age» publiées par L. Guiraud en 1895 (cf. «Plan de Montpellier au Moyen Age» dans la même rubrique), une restitution par A. Vigié du siège de 1622 avec fortifications récentes en jaune et vert, et dispositif d’attaque en rouge, enfin pour situer l’ensemble, des voies et bâtiments en rose issus du plan d’ A. Kruger de 1896 (observable au niveau Ilot de la cartographie fin XIXe s dans l’application Delta, symbolisée par ∆). 

Dans la première moitié du XVIe s, les idées de la Réforme selon Jean Calvin, théologien français exilé en Suisse, ont suivi le cours du Rhône pour venir s’ancrer durablement rive droite, notamment dans le Vivarais et les Cévennes, et en plaine à l’est de la vallée de l’Hérault. A partir de 1560, des conflits armés vont opposer pendant une trentaine d’années les huguenots aux catholiques, jusqu’à ce que le roi de Navarre et chef du parti protestant, devienne le roi de France Henri IV, grâce à une conversion de circonstance. En 1598, son édit de Nantes accorde liberté de culte, égalité politique et maintien des places de sûreté aux protestants. Son fils Louis XIII voudra réaffirmer le pouvoir royal catholique, et il fera assiéger plusieurs villes françaises, dont Montpellier qui avait acquis le statut de place de sûreté lors d’un siège levé en 1577.

A partir de 1621, se préparant à soutenir un nouveau siège, les consuls de Montpellier firent doubler en un temps record la Commune Clôture par un système de fortifications avec bastions adaptés aux progrès de l’artillerie (canons à boulets métalliques à partir du XVe s). Les matériaux de construction étaient récupérés dans les faubourgs déjà bien ruinés, qui finirent par être rasés. Restitués en 1898 sur le plan d’A. Vigié, on peut voir ces ouvrages de défense sur le plan esquissé lors du siège de 1622 par Jean Fabre, ingénieur du roi (cf. cartographie ∆ début XVIIe s, niveau Commune). Son croquis est orienté au sud pour en faciliter la lecture à Louis XIII qui suivait les opérations depuis une tour d’observation élevée contre le mas qu’il occupait (cf. vue ∆ n°50b8.u); ce dernier était la propriété du premier consul d’Aimeric, dont le nom sera déformé en Méric (son domaine est aujourd’hui municipal, après avoir appartenu à la famille du peintre Frédéric Bazille). En remettant ce plan à l’endroit à l’aide de la fonction ∆ de réorientation (cf. onglet Orienter), on identifiera entre autres : la Font Putanelle, fontaine du XVe s (toujours en place de nos jours) due à l’initiative de Jacques Cœur, le pont trinquat effectivement coupé, les tours et remparts entourant l’île de Maguelone que Richelieu a fait démanteler en 1632, comme bien d’autres places fortes.

La ville résista si bien pendant six semaines qu’elle put négocier sa reddition, moyennant la destruction de ses seules fortifications récentes et l’installation à demeure d’une garnison royale, ce qui entraîna la construction de 1624 à 1627 d’une citadelle (où se trouve le lycée Joffre) par Jean de Beins (1577-1651), précurseur de Vauban. Cet ingénieur et géographe du roi, venu avec les renforts du Dauphiné, s’était déjà rendu célèbre en cartographiant cette province. En 1626, il termina sa carte en couleurs du Bas-Languedoc qui ne sera jamais gravée, et que l’on peut observer en grande partie aux niveaux ∆ Pays et Canton. C’est une œuvre d’autant plus remarquable qu’exécutée avec les instruments rudimentaires d’alors; elle se distingue par son étendue en latitude (de La Voulte-sur-Rhône à Perpignan, alors en Espagne), la représentation du relief (massifs, collines, falaises, sites perchés, dunes), les localités clairement nommées et symbolisées, la personnalisation des villes (par ex. citadelle de Montpellier mise en avant, arènes de Nîmes et d’Arles), la diversité des informations (ponts, chemins, source du Lez, etc.). Les lieux y sont plus réduits d’ouest en est que du nord au sud, car la mesure précise du temps, nécessaire aux calculs de longitude, n’était pas encore au point. Au milieu de la mer, une boussole est inscrite dans une rose des vents locaux.

Quelques années après le siège de 1622, Ziarko Polonius a réalisé un plan à grande échelle de Montpellier, avec tracé approximatif des voies. Ce document semi-perspectif fait ressortir la Commune Clôture qui a été conservée avec quelques vieux bastions devant certaines portes. Il montre aussi les stigmates des luttes passées (cathédrale très endommagée, remparts nord échancrés par les boulets), et une citadelle neuve dessinée en détail. Aux niveaux ∆ Ilot et Parcelle, on peut en observer une copie réalisée dans les années 1630 pour un recueil de plans appartenant à Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII.

Enfin, de cette époque antérieure à la construction du Canal du Midi et à la création du port de Sète, on trouvera aussi, au niveau Aire de la cartographie ∆ début XVIIe s, un extrait de la carte de la partie méridionale du Languedoc au 1/600 000 environ, gravée aux armes de Louis XIII et publiée (avec la partie septentrionale) en 1631 par la veuve de Jean Le Clerc. Celle-ci achevait ainsi la constitution progressive du «Théâtre géographique du royaume de France», premier atlas de la France commencé en 1594 sous le règne d’Henri IV par Maurice Bouguereau, et repris ensuite par Jean Le Clerc père et fils.

Plusieurs documents d’époque, parmi lesquels «Le journal du siège» de 1622, des mémoires et quelques gravures ont servi le travail des historiens. Albert Vigié (1843-1928) s’y réfère, ainsi qu’aux publications de ses prédécesseurs, pour son étude des fortifications de Montpellier qu’il développe surtout pour les évènements de 1622. Il a été professeur de 1880 à 1914 à la faculté de droit de Montpellier et en a été le premier doyen, après le rétablissement en 1878 de cette vénérable institution (elle avait disparu à la Révolution). A Montpellier, l’enseignement du droit remonte au XIIe s; au Moyen Age, il était localisé sur le versant sud du Puy Arquinel (le Peyrou actuel), comme l’indique le plan de Louise Guiraud, et par conséquent celui d’Albert Vigié. La rue de l’Ecole de droit en garde le souvenir.

 

Origine des documents : Collection particulière pour le plan d’Albert Vigié et Bibliothèque Nationale de France (B.N.F.) pour les cartes et plans du début XVIIe s intégrés à l’application Delta.

Plan de Montpellier au Moyen-Age, 1895

Plan de la ville médiévale de Montpellier avec ses enceintes et ses faubourgs, lithographié par L. Combes au 1/4000. Ce document orienté à l'ouest est annexé aux « Recherches topographiques sur Montpellier au Moyen Age » publiées par Louise Guiraud en 1895.

 Plan Louise Guiraud
La ville de Montpellier s'est formée à partir d'un manse (un domaine agricole) donné en 985 par le comte de Melgueil (ancien nom de Mauguio) à un certain Guilhem, fondateur d'une dynastie. Juste à l'est (où se trouve le lycée Joffre), il y avait Montpelliéret, qui faisait partie du domaine de l'évêque. Entre la colline de Montpellier et celle de Montpelliéret, portant l'ancienne église St Denis, passaient les pèlerins de St Jacques de Compostelle ; sur leur chemin allaient être aménagées les rues du Pila St Gely, de la Vieille Aiguillerie, du Collège, de la Monnaie, et Jacques Cœur (anciennement Flocarié). Au début du XXIe s, ce trajet, avec sa continuation à travers l'Ecusson, a été matérialisé au sol par des clous dorés portant une coquille St Jacques et l'inscription camin roumieu (chemin des pèlerins).

Au centre de ce plan de 1895, apparaît en rouge la muraille primitive de la ville construite au début du XIIe s. qui abritait notamment : le château seigneurial St Nicolas (près de la place Pétrarque), démoli au milieu du XIIe s, le quartier de la Condamine qui en dépendait, l'église Ste Marie (dont la crypte se trouve sous la place Jean Jaurès), le palais de Guilhem VI (à peu près à l'endroit où sera construit l'hôtel Richer de Belleval au XVIIe s), le quartier juif de Castel-Moton (il en reste un bain lustral souterrain, le mikvé), un habitat groupé en rond autour de l'église St Firmin (détruite au XVIe s, mais le plan circulaire du quartier subsiste près de l'église Ste Anne). Les spécialistes actuels s'accordent à quelques variantes près sur le tracé établi par Louise Guiraud, sauf pour le secteur du Cannau qu'ils considèrent hors les murs.

Après le mariage en 1204 de Marie de Montpellier, fille de Guilhem VIII et héritière des seigneurs de Montpellier, avec Pierre II, roi d'Aragon, la ville va dépendre des rois d'Aragon, puis de Majorque de 1276 à 1349, tout en étant dotée d'un régime consulaire bénéficiant d'une rare autonomie. Signe du pouvoir municipal, les consuls poursuivent la construction d'une nouvelle enceinte au périmètre élargi aux quartiers récents et à une partie du domaine de l'évêque : la Commune Clôture. Celle-ci annexe le camin roumieu transformé en artère commerçante, tout comme les rues menant à l'église Ste Marie devenue Notre-Dame des Tables (à ne pas confondre avec l'actuelle), par référence aux tables des changeurs la bordant. Près de cette dernière est installée en 1205 la première maison consulaire (hôtel de ville). Cette enceinte urbaine intègre aussi la résidence de l'évêque, dite Salle l'Evêque, ainsi que le palais royal bâti sur les ruines de l'éphémère château-fort seigneurial de Guilhem VII (à proximité du palais de justice actuel).

La ville intra-muros était divisée en quartiers, dénommés sixains ou septains selon leur nombre (sur ce plan de 1895, chaque îlot urbain porte l'initiale de l'église éponyme de son sixain de rattachement). La forme de son contour lui vaut aujourd'hui le surnom d'Ecusson : c'est l'empreinte laissée par la Commune Clôture bien identifiable sur les plans et vues aériennes, du fait de l'alignement des maisons débordant les remparts par empiétement sur les fossés comblés à la fin du XVIIIe s, que suivent aussi les boulevards. Les principaux vestiges aisément visibles de cette enceinte sont la partie inférieure de la Tour de la Babote et les murs attenants, ainsi que la Tour des Pins. A proximité de cette dernière se trouve l'ancienne chapelle du monastère St Benoît et St Germain, fondé en 1364 par le pape d'Avignon Urbain V, qui a été consacrée cathédrale St Pierre en 1536. Avec son chœur agrandi et une tour reconstruite au milieu du XIXe s, c'est le seul édifice religieux médiéval conservé dans l'Ecusson ; il date des premières décennies du rattachement de la ville de Montpellier à la France.

Des faubourgs s'étaient développés autour de la Commune Clôture avec pour seule protection des portalières (portes fortifiées) barrant les voies d'accès à la ville. Il s'y trouvait bien des établissements religieux, des hôpitaux, des écoles, des maisons d'agriculteurs et d'artisans. Après les pillages du milieu du XIVe s, on construisit une ligne défensive reliant ces portalières qui comportait peu de sections en pierre, comme l'indique son nom de Palissade. On en aura une vision extrapolée sur le plan publié en 1737 avec l'étude historique de Montpellier par Charles d'Aigrefeuille qui est observable au niveau Quartier de la cartographie Delta (∆) début XVIIe s (et XVIe s), alors que Louise Guiraud (1860-1918) n'en propose ici prudemment qu'une restitution partielle. Cette érudite s'est distinguée par ses nombreuses communications scientifiques sur l'histoire locale. Elle a participé en 1913 aux fouilles de la crypte et des caveaux découverts à l'occasion de la démolition de la Halle aux Colonnes qui avait remplacé en 1807 l'église Notre-Dame des Tables rasée à la fin du XVIIIe s (cf. vue ∆ n°50e11i8.u à partir du XVIIe s) et dont le souvenir se perpétue dans les armoiries de la ville.

Origine du document : Médiathèque centrale Emile Zola de Montpellier Méditerranée Métropole.

Environs de Montpellier et centre de l’Hérault, 1891

Ce document correspond à la feuille de Montpellier extraite de la carte de la France au 1/200 000 dressée par la direction des cartes et plans du ministère des travaux publics, à la fin du XIXe s.

La carte d’état-major ayant été réalisée par et pour les militaires, quelques administrations ont souhaité en dériver, avec leurs propres moyens, des supports adaptés à leurs besoins. C’est notamment le cas du service vicinal agissant sur ordre du ministère de l’intérieur, dont  la carte au 1/100 000, régulièrement mise à jour, tire parti d’une impression en 5 couleurs, tout en estompant le relief ; celle-ci est observable au niveau « canton » de la cartographie 1900-1925 de l’application Delta (∆).

La présente carte du ministère des travaux publics est imprimée en noir, bistre, et bleu, couleur réservée au thème de l’eau qui est décliné ici sous bien des aspects : étendues d’eau, marais salants, courbes bathymétriques, réseau hydrographique bien mis en évidence, gués, hydrologie - cumul annuel moyen des précipitations (en litre, avec nombre d’années de mesure) et débits des cours d’eau (prévus en légende) -, équipements hydrauliques (moulins, canaux, aqueducs), etc. Elle doit en effet servir de fond à des cartes départementales détaillées devant être reliées en un « atlas national statistique des cours d’eau, des usines et des irrigations » élaboré par les ingénieurs des Ponts et Chaussées.

Une ancre bleue situe la limite de navigabilité d’un cours d’eau, par ex. près du pont Juvénal à Montpellier (cf. « Plans des 3 écluses sur le canal de Grave » de la même rubrique); en noir, elle désigne un port de commerce. De plus, sont indiquées les caractéristiques des signaux émis par les phares et balises, surchargés en jaune et rouge. Le canal du Midi  apparaît ici sur une cinquantaine de km; il débouche dans l’étang de Thau près de Marseillan (vue ∆ n°66e2.u) où, de nos jours, une base nautique est installée dans l’ancien relais de halage terminal.

Les sources d’eaux minérales sont repérées sur la carte par un M dans un rond bleu. A proximité de Montpellier, on peut remarquer celle qu’exploitait le Grand hôtel de Palavas, ainsi que l’établissement thermal de Fontcaude, à Juvignac. Celui-ci a fonctionné de 1846 à 1856 ; le pavillon des bains, amputé de ses ailes, s’aperçoit sur les vues obliques de Delta (vue ∆ 3D n° 50a64f29.u). Plus loin, se trouve Balaruc-les-Bains où une résurgence d’eau chaude est captée actuellement au fond d’un gouffre de l’étang de Thau, la Vise, qui est symbolisé par une spirale sur la cartographie fin XVIIIe et début XIXe s. (vue ∆ n°52d9.u).

La lisibilité de ces informations se fait au détriment d’autres, non retenues ou simplifiées. Par exemple, seules les agglomérations de plus de 5000 habitants ont leurs emprises représentées, les autres localités étant réduites à de simples cercles ; les courbes de niveau sont à intervalle de 100m. Ces conventions sont aussi liées à l’échelle du 1/200 000, qui répond à la règle de réduction au quart de l’échelle de la carte de base (la future carte au 1/50 000) ; c’est ainsi que la carte de Capitaine au 1/345 600 est une généralisation de celle de Cassini au 1/86 400 ; idem pour la carte au 1/320 000 à partir de la carte d’état-major au 1/80 000 (cf. cartographie ∆ aux niveaux « pays » et « canton » début et fin XIXe s).

Comme il se doit, les voies de communication terrestre figurent sur cette carte réalisée par le ministère des travaux publics. En particulier, les chemins de fer concédés par l’Etat et exploités ici par 3 sociétés privées; la compagnie des chemins de fer d’intérêt local du département de l’Hérault complète celles du Midi et de Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). Bien des boucles et antennes se greffent sur les directions principales, par ex. vers Palavas pour amener les citadins au bord de la mer, ou vers Graissessac pour transporter le minerai extrait de son vaste bassin houiller (cf. vue ∆ n° 37g5.u). La ligne de Celleneuve à Rabieux (près de Ceyras), ouverte en 1896, permettra de relier Lodève à Montpellier après raccordement à une voie ferrée déjà existante; son projet apparaît ici avec un double trait. Le ministère des travaux publics a aussi publié une carte des route nationales en 1879, où est tracée la nouvelle route de Lodève au Caylar par le Pas de l’Escalette (cf. vues ∆ n° 17g3.v milieu et fin XIXe s, et 3D).

 

Origine du document : Cartothèque de l’I.G.N.

Carte géologique de l’arrondissement de Montpellier, 1876

Cette carte géologique au 1/80.000 a été publiée par Paul de Rouville en 1876, avec celles des trois autres arrondissements du département de l’Hérault ; l’arrondissement de Montpellier était alors augmenté des cantons d’Aniane, de Ganges, et de St Martin-de-Londres qui ont été rattachés en 2009 à l’arrondissement de Lodève.

 

Elle a été lithographiée par L. Wuhrer et tirée en couleurs par l’imprimerie Lemercier, à Paris. Les informations géologiques y sont imprimées sur fond de carte d’état-major au 1/80.000, dont la première version des feuilles de Montpellier et du Vigan a été éditée respectivement en 1866 et 1872. Avec un degré de précision géométrique et descriptive du terrain inégalé jusqu’alors, celle-ci a servi immédiatement de support fiable aux sciences de la Terre.

Il a fallu environ cinquante années pour réaliser l’ensemble des levés initiaux de la carte d’état-major en France. Avec l’application Delta, on peut en observer localement les minutes de mise au net au 1/40.000, aux niveaux « canton » et « commune » de la « cartographie milieu XIXe s. ». La gravure actualisée sur cuivre qui en résulte apparaît en « cartographie fin XIXe s. ». Après 1889, cette carte est conditionnée en quarts de feuilles, au 1/80.000 ou agrandis photographiquement au 1/50.000 (cf. « cartographie 1900-1925 ») qui seront mis à jour sur Montpellier et ses environs jusqu’en 1937 (cf. « cartographie 1925-1950 »). Enfin, cent ans après les minutes des années 1850, une ultime version imprimée en couleurs, avec ajout de courbes de niveau et à-plats verts pour la végétation, a servi à compléter la nouvelle carte de base au 1/50.000 ; on peut en voir un extrait, entre autres, dans la vue n°15h9.u de la « cartographie 1925-1950 ».

Au centre de cette vue n°15h9.u est indiquée l’une des rares carrières françaises de pierre lithographique. Celle-ci se présente sous forme de dalles de calcaire pur à grain très fin et régulier, suffisamment poreux pour prendre l’encre. Le procédé de reproduction à plat sur pierre (lithographie) a été breveté en 1802 pour concurrencer la gravure sur plaque de cuivre, onéreuse et s’usant vite ; l’encre ou le crayon gras y remplace le burin, en permettant de restituer nuances et dégradés. Cette technique sera ensuite adaptée sur plaques de zinc, beaucoup moins lourdes que les pierres. Le tirage en couleurs (chromolithographie) a été mis au point progressivement au début du XIXe s, et la carte de France par J-H. Weiss et J-E. Woerl est l’une des premières à être reproduite en deux couleurs (cf. « cartographie milieu XIXe s. » au niveau « pays ») ; la carte géologique présentée ici en compte bien plus, ce qui nécessite l’usage de nombreuses plaques lithographiques.

La première chaire française de géologie a été créée en 1809 par Napoléon 1er, avec la nouvelle Faculté des Sciences, à Montpellier, chef-lieu d’un département dont le sol renferme la gamme complète et aisément observable des roches depuis le début de l’ère primaire. Marcel de Serres en a été le premier titulaire, pendant une cinquantaine d’années. Paul de Rouville (1823-1907) lui a succédé en 1864. Ce professeur a développé une approche moderne de la géologie basée notamment sur la stratigraphie. Il a publié en 1876 un ouvrage d’« Introduction à la description géologique du département de l’Hérault », avec coupes et esquisse de carte géologique généralisant au 1/560.000 ses quatre cartes d’arrondissements au 1/80.000. Sur celles-ci sont indiqués dans un cartouche les travaux antérieurs aux siens, parmi lesquels se trouve le guide réalisé en 1827 par J-M. Amelin  (cf. « Essai de reconnaissance militaire au nord de Montpellier » dans la présente rubrique). P. de Rouville fera la synthèse de ses recherches en publiant en 1896 « L’Hérault géologique » comportant deux atlas riches d’une remarquable documentation graphique.

 

 Origine du document : Département Cartes et Plans de la Bibliothèque Nationale de France (B.N.F.)

Plans des trois écluses sur le canal de Grave, 1861

Ces trois plans, dessinés au 1/2500 par Léopold Carlier en 1861, font partie d’un dossier relatif au canal de Grave, qui correspondait à la partie navigable du Lez, entre son embouchure et le port de Montpellier. Ils expliquent la rupture de charge et la gestion des chalands, en montrant les installations et les chemins de halage, aujourd’hui remplacés par des pistes cyclables.

Les sas en forme de poisson rappellent ceux des écluses du canal du Midi, qui leur ont effectivement servi de modèle, le projet du canal de Grave suivant de quelques années celui du canal royal à travers le Languedoc, lancé dans les années 1660. En 1675, Louis XIV accorde le privilège de l’exploitation du Lez au marquis de Solas qui doit, en contrepartie, l’équiper d’écluses, le calibrer et construire un port à Montpellier, afin de faciliter les échanges commerciaux de la ville. Le gendre de ce dernier, le marquis de Grave, donnera son nom au canal qui sera achevé en 1694.

Le port, établi près du pont Juvénal, a été en activité jusqu’au début du XXe s. Il se repère par le château de Grave(s) sur les cartes de Cassini de fin XVIIIe et début XIXe s, tandis que la maison de Grave(s), à la confluence entre Lez et Mosson, servait au péage. L’affichage du canal dans toute sa longueur s’obtient directement à l’aide de la fonction « Localiser » par « numéro de vue » de l’application DELTA en tapant 50h3.w .

On peut voir le port et ses abords sur la cartographie début XIXe s (vue n°50e23g.v), et constater la ruine progressive du château de Grave sur les vues aériennes des années 1940 et 1960 (vue n°50e26b6.v). Les noms actuels de rues des Barques, des Gabares (barges pour le transport fluvial des marchandises), et des Caupols (petites barques à fond plat adapté aux étangs) conservent la mémoire de l’activité passée du lieu.

Les trois écluses sont encore indiquées sur le plan directeur au 1/10.000 dressé en 1925 par le Service Géographique de l’Armée, alors que le trafic sur le canal s’est éteint par suite de la concurrence du chemin de fer de Palavas, inauguré en 1872. A partir de la vue n°50e24.u de la « cartographie 1900-1925 », où apparaît l’ancien pont Juvénal, trois clics sur la flèche latérale de direction plein sud font cadrer la première écluse ; opération à répéter pour la deuxième écluse, et à nouveau pour la troisième. Imprimées, ces quatre images se juxtaposent d’amont en aval.

La 1ère écluse (dite du Pont Trinquat) est située à Montpellier, en limite de commune; déjà désaffectée, elle s’aperçoit sur la vue aérienne de 1945  (vue n°50e51f 8.v). La 2ème écluse (dite de Saint-Sauveur ou de Plombade) est encore bien visible sur le cliché de 1964 (vue n°50e78g6.v). Ces deux écluses ont disparu lors de l’aménagement des berges du Lez à la fin du XXe s. Réhabilitée, la 3ème écluse (dite des Marchands) permet la desserte du port de plaisance de Lattes. Elle est signalée et accessible à pied depuis la voie rapide D986 qui relie Montpellier à la mer.

Quant à Léopold Carlier (1839-1922), qui signe en tant que jeune géomètre les plans présentés ici, il deviendra un architecte célèbre à qui l’on doit, entre autres, l’immeuble surnommé « le Scaphandrier » sur la place de la Comédie, et le Pavillon du musée Fabre. Avec son fils Louis (1872-1956), et son petit-fils René (1899-1985), tous architectes, les Carlier sont à l’origine de bien des réalisations en Languedoc-Roussillon.

 

Origine du document :   Centre de documentation pédagogique et scientifique de géographie

Université Paul Valéry, Montpellier 3

Plan d’aménagement du centre de Montpellier, 1855

Ce  plan est co-signé de l’architecte municipal Jean Cassan, qui l’a dressé, et du maire Jules Pagézy, qui l’a visé en 1855. Il est orienté au nord-est, et il porte en marge les profils en long des rues étudiées. Il a été lithographié par Boehm à Montpellier pour être imprimé en plusieurs exemplaires.

Il s’y inscrit l’essentiel des opérations d’aménagement qui vont être réalisées sous la mandature de J. Pagézy, de 1852 à 1869. Le projet de marché couvert (les futures halles Castellane) doit servir d’articulation à deux artères principales le reliant, d’une part directement au boulevard du Jeu de Paume (par la rue actuelle Saint Guilhem), et d’autre part, via la place de la Comédie, à la gare principale construite en 1844 (par les rues actuelles de la Loge et de Maguelone). Il s’agit à la fois d’élargir et de redresser les voies existantes, de les prolonger par percement rectiligne à travers certains îlots, et de construire des façades alignées. Planification urbaine qui va structurer efficacement et durablement le centre ville.

 

Les halles Castellane dessinées par J. Cassan représentent, avec le hangar qui couvrait les quais de l’Embarcadère, les premiers exemples d’architecture métallique à Montpellier. Réhabilitées en 2001, leur structure a été préservée, tout comme la façade à colonnes en pierre de l’Embarcadère (ou Débarcadère), devenu gare Saint Roch. On doit au même architecte l’édification, dans le style néo-gothique, de l’église Sainte Anne, en remplacement d’une autre plus petite, avec sa flèche élancée destinée à servir de repère dominant l’Ecusson. J. Cassan est aussi l’auteur du projet de l’église Saint Roch, en remplacement d’une autre, non totalement abouti pour raisons financières.

 

Le plan d’ensemble au 1/2000 présenté ici renvoie à une quarantaine de plans de détail au 1/500, couvrant tout l’Ecusson et ses abords, qui sont regroupés dans un atlas visé par le préfet en 1854. Il s’agit de levés de corps de rues (sans représentation du contenu des îlots) complétés du dessin des bâtiments importants. On peut les observer de façon continue dans l’application DELTA au niveau « arpent » de la « cartographie milieu XIXe s. »; le projet de prolongement de la rue de Maguelone y est déjà tracé. Ces plans se superposent par transparence aux vues actuelles quasiment sans décalage, ceux-ci ayant été élaborés à partir d’un canevas de points fixes très précis qui est annexé à l’atlas.

 

Origine du document : archives municipales de Montpellier

Essai de reconnaissance militaire au nord de Montpellier, 1836

Ce document de 1836, réalisé au 1/15000 à l’encre et aquarelle par Jean-Marie Amelin (1785-1858), est caractéristique de la cartographie que ce dernier a enseignée, de 1816 à 1851, aux élèves de l’école régimentaire du Génie, basée dans la citadelle de Montpellier (où se trouve le lycée Joffre actuel). C’est un exemple de carte de reconnaissance que les topographes du Génie devaient pouvoir exécuter rapidement en territoire inconnu.

Cette carte comporte les informations utiles aux opérations militaires : relief, forêts, nature et accessibilité du terrain (à pied, à cheval ou en véhicule attelé), voies, constructions et équipements divers. Elle intègre, en la simplifiant, la technique nouvelle de représentation du relief par hachures : au lieu de faire apparaître les courbes de niveau (qui relient les points de même altitude), cela consiste à tracer entre elles des hachures suivant la pente, d’autant plus resserrées que celle-ci est importante, ce qui a pour effet d’assombrir les versants proportionnellement à leur déclivité. C’est ce procédé, d’exécution contraignante, qui fait en grande partie la richesse graphique des cartes manuscrites ou gravées de l’Etat-major, que l’on peut examiner dans l’application DELTA.

Les lieux représentés sur cette carte sont faciles à identifier, malgré l’urbanisation actuelle. Le croisement entre la route de « Saint Hypolite » et la voie romaine correspond à la place actuelle de la Voie Domitienne. Cette voie apparaît alors en pleine campagne, et, de nos jours, un tronçon d’avenue qui y est superposé en porte le nom. A l’aide des cartes et vues aériennes anciennes enregistrées dans DELTA, et avec un peu d’attention, on peut retrouver le tracé de cette voie romaine (qui allait des Pyrénées aux Alpes) entre le pont de Lavérune et les abords de l’ancienne minoterie de Navit(e)au, près du Lez, et bien au-delà, de part et d’autre de Montpellier.

En haut à gauche de cette même carte, on peut voir une partie de l’aqueduc Saint Clément, avec mise en évidence des ouvrages de franchissement des ruisseaux. Sont figurés aussi les villages de Castelnau, Clapiers, Jacou et Montferrier, qui comptaient alors respectivement environ 700, 200, 80, et 480 habitants chacun (34000 pour Montpellier), d’après le « Guide du voyageur dans le département de l’Hérault » qu’Amelin a publié en 1827. En dehors de ses fonctions militaires de professeur de dessin, Amelin est surtout connu pour les quelque 2200 vues de ce département qu’il a dessinées ou peintes. A Montpellier, ses illustrations retracent une exploration complète de la ville à la première moitié du XIXe s.

D’autre part, Amelin a réalisé 4 plans de la ville de Montpellier en 1834, 1839, 1846 et 1853, gravés au 1/4000, qui, malgré certaines imprécisions, permettent de suivre l’évolution urbaine au début de la révolution industrielle. Le dernier de ses plans, peut s’observer dans DELTA aux niveaux « îlot » et « parcelle » de la « cartographie milieu du XIXe s ».

 

Origine du document : Département Cartes et Plans de la Bibliothèque Nationale de France (B.N.F.).

Plan du centre de Montpellier, 1825

Ce  plan au 1/2000 du centre de Montpellier, concentrant alors l’essentiel de la population communale, est l’œuvre à l’encre et aquarelle des architectes Fovis, Boué et semble-t-il Silvas, tous trois signataires, en octobre 1825, du procès-verbal l’accompagnant, le marquis Dax D’Axat étant maire.

Le lacis de rues hérité du Moyen-âge faisant entrave à la circulation, des travaux d’alignement et d’élargissement de voies sont alors envisagés, et ce plan sert de tableau d’assemblage aux 27 plans de détail, dont il porte les numéros rouges en surcharge. Ceux-ci sont regroupés, avec 2 plans supplémentaires, dans un atlas comportant la description littérale de ces projets, ainsi que des tableaux indiquant, feuille par feuille et voie par voie, les noms des propriétaires et le type de leurs propriétés, repérées par numéros sur ces plans. Les opérations déjà réalisées ou validées sont représentées en rose, celles encore à l’état de projet en jaune.

La documentation foncière de cet atlas correspond à celle du cadastre napoléonien, étendu à la commune et d’échelle plus petite. Ces 29 plans au 1/500 sont enregistrés en tant que « cartographie début XIXe s. » au niveau « Arpent » de l’application DELTA, tandis que le plan cadastral napoléonien figure au niveau « Parcelle », et son tableau d’assemblage au niveau « Quartier ». A ces mêmes niveaux, on peut aussi identifier les propriétaires et leurs statuts, en cliquant dans une carte dynamique classée sous la rubrique « typologie de l’habitat 1825 » parmi les « Types de vues ». Le tout gagnant à être observé par transparence sur les fonds actuels.

Sur le plan général au 1/2000, et les 29 plans de détail, apparaît l’intérieur de plusieurs édifices représentés en coupe horizontale, tandis qu’un soin particulier a été apporté à la représentation des espaces verts (d’où l’appellation usuelle d’ « atlas des jardins »). L’hydrographie est détaillée ainsi que la desserte en eau depuis le château d’eau du Peyrou vers les diverses fontaines de la ville, que l’on peut suivre sur les plans de détail. Des norias (puits équipés d’une chaîne de pots entraînée par une roue verticale) sont représentées par un rectangle dans un cercle. Les emplacements d’anciennes portes et tours de l’enceinte médiévale, telle celle de la Babote, apparaissent en retrait du contour de l’Ecusson, les constructions récentes ayant débordé les remparts et empiété sur les fossés comblés.

 

Origine du document : archives municipales de Montpellier

Projet urbain pour Montpellier, début 19è siècle

Ce plan au 1/2000 a été réalisé à l’encre et aquarelle, sur quadrillage au crayon de 48x48 carreaux. Document d’étude, il n’a jamais été imprimé, et on n’en connaît  aucune copie. Il n’est pas signé, mais est attribué aux architectes Fovis et Boué, auteurs de plusieurs projets à Montpellier au début du XIXe s (cf. « Plan du centre de Montpellier, 1825 » sous la même rubrique).

A partir du XVIIIe s, la représentation en projection horizontale, montrant une ville à la verticale en tout point à la fois, a rendu possible les mesures graphiques à l’échelle fixe du plan, et a facilité l’insertion de projets situant les transformations à apporter relativement au tissu urbain existant. Ainsi, vers 1770, a été réalisé par Nogaret, sur commande du marquis de Castries, un plan de Montpellier où les aménagements envisagés, figurés en jaune, se superposent à la ville d’alors (document observable au niveau « parcelle » de la « cartographie fin XVIIIe s » de l’application DELTA).

Sur le document présenté ici, les constructions existantes apparaissent en gris, celles prévues en rouge. Ce plan d’aménagement vise à entourer l’Ecusson d’une couronne d’îlots, entre rues rectilignes, que borde un boulevard périphérique polygonal. La géométrisation des nouveaux quartiers doit s’accompagner d’alignement et d’élargissement de rues dans l’Ecusson, ainsi que du percement d’une voie prolongeant l’axe de la Promenade du Peyrou jusqu’à l’esplanade. Cette traversée ouest-est du centre ville ne sera jamais totalement réalisée (percement de l’actuelle rue Foch entre 1878 et 1884), même si son tronçon terminal figure encore en projet sur le plan de Montpellier par Kruger en 1911, observable dans DELTA au niveau « îlot » de la « cartographie 1900-1925 ».

Ce projet global d’aménagement a été rendu en grande partie caduc par l’avènement des chemins de fer, auquel il est antérieur, et dont le développement fulgurant va conditionner l’organisation de la ville au XIXe s (ouverture de la ligne Montpellier-Sète en 1839, creusement en 1844 de la tranchée entre citadelle et esplanade pour la ligne Nîmes-Montpellier, puis plusieurs gares de voyageurs et de marchandises correspondant à diverses destinations).

 

Origine du document : archives municipales de Montpellier

Montpellier et ses abords, 1775

Minute de vérification de la carte de Cassini pour Montpellier et ses abords, 1775.

Ce document réalisé en 1775 par un vérificateur de la carte de France, dite de Cassini, est un agrandissement partiel du manuscrit graphique (« minute ») élaboré à partir des mesures et enquêtes menées sur le terrain. Il porte en surcharge certains noms ou signes à ajouter, et  des corrections d'orthographe à prendre en compte par les graveurs, avant impression.

 

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Carte de Montpellier 1775 - Cassini

La carte de France commandée en 1746 par Louis XV à Cassini de Thury, troisième d'une lignée de quatre directeurs qui se sont succédé de père en fils à la tête de l'Observatoire de Paris, a fini par porter le nom de ces derniers. C'est la première carte au monde donnant le détail de l'ensemble d'un pays basé sur un canevas géométrique précis (points de triangulation). Elle est découpée en feuilles couvrant chacune environ 78 km x 49 km au 1/86400. Les travaux débutèrent en 1750, et Cassini IV les vit aboutir en 1789. La gravure de la feuille de Montpellier a été terminée en 1778.

Retrouvez la gravure de cette carte dans l’application DELTA
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 - Montpellier au fil du temps et les cartes de Cassini
 - Les photos aériennes
 - la ville en 3d
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Pour mener à bien une telle entreprise, il fallut le concours financier de certains pouvoirs provinciaux, notamment des Etats du Languedoc. Ceux-ci, qui s'étaient lancés dès 1722 dans la cartographie de chacun de leurs diocèses, sous la conduite de la société royale des sciences de Montpellier, en commandèrent à Cassini, en 1768, une nouvelle version à exécuter en parallèle aux levés pour la carte de France.

Il s'agit de cartes différentes de celle étendue à toute la France, et qui intègrent conventions et compléments graphiques demandés par les autorités locales. Toutes ces cartes de diocèses, ont été livrées aux Etats du Languedoc en 1781. Ces derniers ayant été dissous lors de la Révolution, leurs cartes sont restées figées dans leur aspect de 1781, tandis que la carte du royaume a été nationalisée. Napoléon réservera la carte nationale aux militaires, qui en actualiseront essentiellement les voies de communication jusque vers 1830.

La carte du diocèse de Montpellier et celles de six autres diocèses périphériques peuvent être observées en tant que « cartographie fin XVIIIe s. » aux niveaux « commune » et « canton » de l'application DELTA. Bien que disjointes, leur affichage s'y enchaîne automatiquement. Elles peuvent être superposées à la dernière version de la carte de Cassini qui est classée en « cartographie début XIXe s. ». On peut ainsi comparer ces 2 types de fonds, voir le développement des routes et canaux en une quarantaine d'années (p.ex. route de Sète, au sud du pont de Villeneuve), et chercher leur présence ou empreinte dans le paysage actuel, par transparence avec les vues aériennes récentes.

 

Origine du document : archives de l'IGN

Projets et tracé définitif des Arceaux, 1766

Plan à l’encre et aquarelle, à l’échelle d’environ 1/2700, tiré d’un atlas de 1766 contenant plans et profils de l’aqueduc Saint-Clément. Il porte le visa de Coulomb avec numéro d’ordre dans l’atlas et la mention « ne varietur » signifiant qu’il s’agit d’un document dans sa forme définitive.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce plan montre les variantes qui avaient été envisagées pour le franchissement du vallon de la Merci d’après l’avis des inspecteurs (dont Nogaret, architecte de la ville) ou celui de l’entrepreneur de travaux Ricard, qui suivait les instructions de Pitot ; les uns cherchant à axer l’ouvrage sur l’alignement déjà réalisé par l’architecte Daviler entre l’arc de triomphe et la statue de Louis XIV, les autres se préoccupant d’optimiser son implantation en fonction du terrain. Le tracé réalisé des Arceaux y est représenté, compromis en forme de ligne brisée dont les deux segments d’environ 280m et 500m structurent de nos jours le quartier du même nom (voir les Arceaux en 3D au niveau « parcelle » de l’application Delta).

Avec leurs grandes arches surmontées chacune de trois petites arches portant la canalisation, les Arceaux rappellent le Pont du Gard qu’Henri Pitot (1695-1771) a étudié en détail pour lui adosser, sans altérer l’aspect de l’ouvrage antique, un pont routier achevé en 1745. Cet ingénieur, directeur des travaux publics dans la sénéchaussée (circonscription) de Nîmes et directeur du canal royal du Languedoc (Canal du Midi), a été chargé de la conception de l’aqueduc conduisant sur 14 km, pour un dénivelé total de 9 m, les eaux des grande et petite sources de Saint-Clément, et de celle du Boulidou, jusqu’à l’extrémité occidentale de la colline du Peyrou. Il a rédigé en 1752 un cahier des charges particulièrement détaillé pour sa construction, à la suite de calculs précis de nivellement et de débit (expert en hydraulique, Pitot est à l’origine du tube portant son nom qui sert à mesurer la vitesse d’un bateau ou d’un avion).

Un projet signé de Pitot et de Nogaret en 1761 présente en élévation les Arceaux tels qu’ils seront construits. Après douze ans de travaux, l’ensemble de l’aqueduc, en majeure partie souterrain, sinon aérien sur arches au passage des bas-fonds, a été achevé fin 1765, alors que l’aménagement de la place royale du Peyrou venait d’être mis au concours. Celui-ci sera remporté par l’architecte Jean-Antoine Giral, associé à Jacques Donnat, auteur en particulier du château d’eau de plan hexagonal surmontant le réservoir, et des trois arches travaillées le reliant aux Arceaux (cf. vue n° 50e10e71.w de la cartographie début XIXe s. de l’application Delta).

L’atlas de la Fontaine Saint-Clément dont la page de titre est signée en 1766 par Coulomb, Garipuy et Saget, contient les « cartes levées pour servir au toisé (métré) général des ouvrages faits par l’entrepreneur Ricard… ». Il rassemble des plans de franchissement de vallons (parmi lesquels, celui présenté ici), avec variantes et tracés définitifs, et les profils des ouvrages correspondants tels que prévus dans le devis établi par Pitot en 1752 (la canalisation des Arceaux figure portée par un seul rang de hautes arches). Il s’y trouve aussi le projet de réservoir terminal, et surtout la « carte de la conduite des fontaines de St Clément et du Boulidou… », plan général de l’aqueduc observable dans Delta où il est spécialement répertorié. C’est le seul plan de ce recueil portant les signatures de Garipuy et de Saget.

François Garipuy (1711-1782) a détenu, entre autres, la charge de directeur des travaux publics de la sénéchaussée de Toulouse. En 1764, les Etats du Languedoc lui demandèrent de lever une carte représentant le paysage le plus fidèlement possible le long du Canal du Midi afin d’en faciliter la gestion technique et foncière, et de régler les démêlés avec les riverains. Sa carte générale au 1/86400 de 1771, et ses 15 autres du canal au 1/17280 de 1774, toutes gravées par Chalmandrier, sont pour l’époque des modèles de précision géométrique et descriptive. Au moment de la mise en exploitation de l’aqueduc Saint-Clément, on fit appel à Garipuy et à son gendre Joseph-Marie de Saget (1725-1782), célèbre urbaniste de Toulouse, pour un projet similaire, mais avec un souci du détail encore accru. Ici, leur plan général à l’échelle d’environ 1/5500 n’a pas été gravé; c’est une œuvre peinte unique d’aspect très réaliste : couleurs naturelles, essences d’arbres et végétation différenciées, relief et affleurements rocheux habilement restitués, etc. L’aqueduc, en pointillés quand il est souterrain, y est soigneusement reporté avec ses équipements : g pour regard, p pour pont, r pour reversoir, s pour passelit (passage de ruisseau maçonné pour isoler la conduite en sous-sol qu’il croise).

En complément de ce remarquable plan topographique, un bornage délimitant une bande de 3 toises de large (environ 6m) appartenant à la Ville de Montpellier a été réalisé tout au long de l’aqueduc qu’elle a entièrement financé. Cette emprise est encore bien présente dans le parcellaire actuel, et une centaine de ses bornes sont toujours en place; implantées tous les 40 m environ et numérotées, elles permettaient de localiser tout point de l’aqueduc.

L’aqueduc Saint-Clément, première adduction en eau potable de Montpellier, a permis d’alimenter de nombreuses fontaines dès la fin du XVIIIe s. La population de Montpellier augmentant, le tronçon de la source du Boulidou fut remployé et prolongé de quelques km au milieu du XIXe s. jusqu’à la source du Lez (voir diverses cartes de Delta), pour augmenter le débit de l’aqueduc, qui restait cependant soumis à des périodes d’étiage. A partir de 1965, sous l’impulsion de l’hydrogéologue Jacques Avias, des plongées d’exploration profonde de la source du Lez ont abouti à un très important aquifère karstique permettant des prélèvements considérables et permanents. En 1982, une usine souterraine innovante de captage y a été mise en service, tandis que l’œuvre de Pitot a été désaffectée après plus de deux siècles de fonctionnement.

Origine du document : archives municipales de Montpellier

Carte des côtes du Languedoc, vers 1744

Cette carte manuscrite à l’encre et aquarelle a été réalisée vers 1744 à l’échelle d’environ 1/145.000 par Vidal, ingénieur géographe et capitaine garde-côte. Elle couvre les 5 capitaineries affectées à la défense des côtes du Languedoc, du cap Leucate au grau d’Orgon, en Camargue.Carte des côtes du Languedoc, vers 1744

En juillet 1710, une forte escadre anglo-hollandaise débarqua à Sète avant d’être rapidement stoppée à La Peyrade, puis refoulée à la mer. A la suite de cette brève attaque, il fut d’abord décidé de fortifier le port de Sète, récemment fondé, puis en 1740, Louis XV ordonna la mise en place d’un dispositif de surveillance et de défense de l’ensemble du littoral languedocien. Projet confié à Jacques-Philippe Mareschal (1689-1778), nommé en 1739 directeur des fortifications et des ouvrages publics de la province. Celui-ci fit bâtir des « signaux », petites tours carrées en maçonnerie, en vue les unes des autres, qui communiquaient de jour à l’aide de fumée ou de pavillons, et de nuit avec des feux. Des constructions plus importantes, les redoutes, étaient armées de canons. Enfin, des batteries côtières gardaient embouchures de rivières et graus. Tout ceci étant reporté sur la carte signée de Mareschal observable en grande partie dans l’application DELTA, au niveau « pays » de la cartographie du début du XVIIIe s.

La carte de Vidal présentée ici est orientée au nord-nord-ouest, comme celle de Mareschal qu’elle précise quant à l’organisation territoriale de la défense des côtes. Celle-ci relevait de 5 capitaineries dans le périmètre desquelles les villages devaient maintenir un contingent en rapport avec le nombre de foyers (« feux »). Ces chiffres figurent sur ce document, avec d’autres signes indiquant les lieux de rassemblement en cas d’alerte. Quelques mesures bathymétriques sont données en brasses (une brasse équivalait alors à environ 1,6 m). On remarquera aussi le canal des étangs en cours de construction ; il coupe le passage empierré, à l’origine du toponyme de La Peyrade, qui reliait celle-ci au port récent de Sète (les quais du bac d’appoint apparaissent en décrochement du canal sur la carte de La Blottière, aux niveaux « canton » et « commune »).

De nos jours, plusieurs « signaux » et autres ouvrages solidement bâtis en pierre restent encore debout. La redoute de Palavas, d’abord surmontée d’un réservoir puis dissimulée en 1943 sous le château d’eau, a été démontée bloc par bloc à la fin du XXe s. pour réapparaître non loin de là, au milieu d’un étang. A Sète, la citadelle Richelieu, qui sert aujourd’hui de sémaphore à la Marine Nationale, a été construite par Mareschal d’après les projets d’Antoine Niquet (1641-1726), repris par François de La Blottière (1673-1739); ces trois ingénieurs militaires successifs ont été à l’origine d’une importante production cartographique, dont on aura un aperçu dans DELTA. Le terme de sémaphore, employé pour une base de surveillance et de contrôle maritime, rappelle les communications visuelles au moyen de pavillons.

 

Origine du document : cartothèque de l’IGN

Plan de la ville et citadelle de Montpellier, 1724

Ce  plan à l’échelle du 1/3600, avec voies et édifices principaux repérés par des numéros renvoyant à la légende, a été réalisé à l’encre et aquarelle en 1724. Il est signé d’Antoine Niquet, directeur des fortifications de Provence et du Languedoc, et directeur des travaux publics du Languedoc. Il encadre trois projets d’aménagement urbain impliquant directement cet ingénieur militaire.

 

 A la fin du XVIIe s, Louis XIV accepta la proposition des Etats du Languedoc de lui ériger une statue équestre, et il voulut qu’elle soit placée à Montpellier, où se tenait le plus souvent l’assemblée de leurs représentants. La ville étant densément bâtie, on décida de l’installer hors les murs, sur la colline du Peyrou qui venait d’être nivelée pour former un terre-plein soutenu à l’ouest par un mur arrondi. Augustin-Charles Daviler (1653-1701), bientôt nommé architecte de la province, remplaça la porte médiévale du Peyrou par un arc de triomphe à la gloire de Louis XIV, complété d’un pont de pierre franchissant le fossé de défense. Côté ville, l’arc de triomphe était encadré par deux portiques aveugles, le tout formant un ensemble symétrique, réalisé de 1691 à 1693, dans l’axe duquel le cavalier de bronze fut dressé en 1718, avec servitude limitant la hauteur des constructions alentour. Pour l’aménagement de la future place royale, Niquet voulait que soit préservé son aspect de belvédère isolé, et il en fit un dessin écartant les projets contraires. Les pères de la Merci durent y abandonner leur couvent (bien visible sur ce plan de 1724 et sur la cartographie DELTA début XVIIIe s) pour un nouvel établissement en contrebas dont il ne reste aujourd’hui que l’église Sainte Eulalie, rue de la Merci.

D’autre part, en 1695, les Etats du Languedoc avaient décidé de la construction de casernes, afin de soulager la population de l’hébergement forcé des troupes de passage. Cela concernait plusieurs villes étapes, pour lesquelles Daviler conçut un plan standard (un quartier autour d’une cour pour la cavalerie, idem pour l’infanterie, etc.) en partie repris sur ce document de Niquet, alors que les travaux n’étaient pas encore terminés. Des services d’assurance sociale en 1930, puis de la Sécurité Sociale en 1947, y ont pris la relève des soldats. En 1972, les bâtiments séculaires ont été détruits et remplacés par les immeubles de bureaux actuels du cours Gambetta, ancien cours des casernes ; leurs 3 portes monumentales ont été remontées place Notre-Dame, à la Maison pour tous Léo Lagrange, et près de l’église Saint Roch (cf. vue DELTA 3D sud-est n° 50e14b55.u).

Troisième projet en cours à l’époque du document présenté : l’esplanade. Par définition, une esplanade est un terrain plat, uni et découvert en avant d’une fortification. Celle de Montpellier est comprise entre la citadelle (construite à partir de 1624, lycée Joffre actuel), et le flanc oriental de l’Ecusson qu’elle tenait en respect, après démantèlement d’une section de rempart et raccordement par deux longs murs au reste de l’enceinte urbaine. Vers 1700, c’était encore un terrain vague encombré de gravats, observable sur le plan, très probablement dû à Niquet, aux niveaux quartier, îlot et parcelle de la cartographie DELTA début XVIIIe s. Son aménagement en promenade, avec bancs et arbres alignés, fut entrepris de 1723 à 1725 (sur ce plan de 1724, une allée oblique est aussi envisagée).

Antoine Niquet, né entre 1641 et 1648, mort en 1726, a été sous les ordres du commissaire général des fortifications de Louis XIV, le marquis de Vauban (1633-1707). En se rendant à proximité de l’Espagne pour y établir un système défensif, Vauban traversa plusieurs fois le Languedoc, qui avait cessé d’être une province frontalière, en conséquence du traité des Pyrénées rattachant, en 1659, Roussillon, Conflent, Capcir, et une partie de la Cerdagne à la France. Après inspection des lieux, il confia à Niquet la direction du chantier d’une cinquantaine d’ouvrages de franchissement des cours d’eau coupés par le canal du Midi (œuvre de Pierre-Paul Riquet inaugurée en 1681) qu’ils avaient vite rendu impraticable par leurs crues. Au cours de sa longue carrière, Niquet a ainsi mené et fait les plans de bien des projets de génie civil ou militaire, entre autres : agrandissement du port de Toulon, fortifications de Sète, études de désensablement, plans pour le canal des étangs (partie du futur canal du Rhône à Sète).

Origine du document :   Plan cote C 203 de la cartothèque du Musée des Plans-Reliefs, hôtel national des Invalides à Paris (d’où provient aussi le plan cote D 44 réalisé vers 1700 observable dans DELTA)

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